Closel – Dans un secteur urbain en pleine mutation, un immeuble essentiellement destiné à des surfaces administratives réserve quelques surprises techniques et offre un programme multiple.
Closel – L’effervescence industrielle qui a marqué la vie et le développement de Renens dans les années 50 et 60, est en passe de devenir un souvenir. L’urbanisation, l’extension de la ville et, bien sûr, la création de la ligne de tramway transforment ce territoire. Quelques vestiges de qualité sont préservés pour témoigner de cette histoire récente. Le gigantesque silo dessiné par Jean Tschumi a été le premier élément à bénéficier de cette remise en valeur, suivi par l’ancienne usine IRIL transformée pour accueillir l’ECAL ainsi que par le silo bleu, devenu résidence pour étudiants. Plus récemment, c’est l’ancien site Myer & Soutter/IRL (chemin du Closel), conçu par Jean-Marc Lamunière, qui a été rénové dans le plus grand respect du projet originel.
Dans la cour de ce dernier, un ancien parking offrait encore des possibilités importantes de valorisation. En 2011 sont réalisées les premières études pour un nouvel immeuble placé entre les anciens ateliers de reliure et l’emblématique bâtiment Eternit conçu par Frédéric Brugger aussi appelé « Gold Gym ». Quelques années plus tard, une étude de faisabilité menée par le bureau Architram architecture et urbanisme SA esquisse les prémices du bâtiment actuellement en construction. Afin de mettre en valeur les édifices historiques, l’idée était de créer une tour de douze ou treize niveaux, relativement étroite. C’est finalement un projet revu qui est mis à l’enquête entre 2019 et 2020.
GRANDEUR CACHÉE
Le permis obtenu, les travaux de démolition débutent en 2021. Quatorze mois de travaux spéciaux sont nécessaires pour réaliser l’équivalent de cinq niveaux de sous-sol. La proximité des autres bâtiments et l’exiguïté du site (séparé de la route par un mur de soutènement) imposent une logistique précise. La grue est montée sur un portique qui permet le passage des camions et d’autres véhicules vers le bâtiment voisin. Une pelle à bras rallongé est utilisée lors de certaines phases de creuse. Une paroi de pieux séquents, 50 ancrages et 18 butons sont mis en place.
La rampe d’accès au futur parking souterrain se dessine sous le bâtiment voisin. Des forages dans le radier existant et 72 micropieux sont nécessaires pour réaliser cette reprise en sous-œuvre peu commune.
Une partie des rez-inférieurs (1100 m2) est destinée à l’École de Cirque de Lausanne-Renens. On y trouve une hauteur sous plafond de 9 mètres et une dalle d’une portée de 20 mètres, équipée de rails qui permettront de suspendre les divers engins et accessoires. Ces dalles sont par ailleurs toutes équipées de câbles précontraints pour répondre aux exigences de charges. Le reste du rez-de- chaussée jouit d’une hauteur sous plafond de 6 mètres. Il accueillera les salles secondaires de l’école de cirque ainsi qu’une école de parkour.
« LIBÉRER LES PLATEAUX DE TOUT ÉLÉMENT PORTEUR »
Dès le rez-de-chaussée, l’immeuble adopte une structure ultra fonctionnelle. Un noyau central contient les sanitaires, les ascenseurs et les escaliers, alors que des dalles précontraintes libèrent pratiquement les plateaux de tout élément porteur intermédiaire; seule une série de poteaux est installée latéralement. La souplesse des futurs aménagements intérieurs est garantie. Ce choix relativement novateur amène finalement un meilleur bilan carbone, avec moins d’acier et de béton.
La surface du rez-de-chaussée est destinée à recevoir un restaurant ainsi qu’une vaste crèche. Celle-ci s’ouvre sur un grand espace extérieur qui sera aménagé en jardin et aire de jeux.
Au-dessus, cinq niveaux identiques d’environ 800 m2 chacun sont prêts à accueillir des surfaces administratives ou des activités légères. Les variantes de typologies prévoient un maximum de quatre locataires par niveau, bien que la liberté du plan autorise pratiquement toutes les solutions. Pour l’heure, ce sont majoritairement des plateaux entiers qui sont attribués.
L’immeuble totalise 13000 m2 de surfaces brutes de plancher dont 6000 m2 mis en location.
Sobre et fonctionnel, l’intérieur est assez minéral ; les architectes privilégient ici un dialogue entre béton apparent (type 4) et parois habillées de bois.
Totalement vitrée, la façade assure un confort lumineux maximal et un excellent lien avec l’extérieur.
Exemplaire, le bâtiment est relié au chauffage à distance, équipé de panneaux photovoltaïques et de plafonds rayonnants. Il répond aux exigences du label Minergie. Pour la première fois, Orllati Real Estate SA prend en charge la direction des travaux et agit en entreprise totale. (Closel)
Les premiers locataires prendront possession de leurs surfaces dès l’été prochain.
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