Tour Opale – Dans le cadre des valorisations de surfaces liées à la création du CEVA, CFF immobilier réalise plusieurs projets d’envergure qui participent tous à un renouveau enthousiasmant. A Chêne-Bourg, la Tour Opale propose une nouvelle dimension dans le paysage construit et un mode de vie résolument urbain. Elle est conçue par les architectes Lacaton & Vassal, Prix Pritzker 2021
Tour Opale – Avec ses 1,28 km2 de superficie, Chêne-Bourg est la plus petite des communes genevoises. Le contexte bâti est plutôt dense sur l’axe qui mène à la frontière de Thônex et encore majoritairement pavillonnaire sur le reste du territoire. Déjà bien desservie par le tram, la commune augmente encore son attractivité avec l’arrivée du Léman Express et la construction de la halte de Chêne-Bourg. Les quelque 9 000 Chênois se trouvent désormais connectés directement à un réseau franco-suisse de 230 km, fort de 45 gares et courant de Coppet à Annemasse à raison d’une cadence de dix minutes.
Ici comme ailleurs et grâce à la modernisation de l’infrastructure, les CFF viennent à disposer de surfaces constructibles idéalement situées. Le déplacement de l’ancien bâtiment de la gare, ainsi que la construction de la tranchée du CEVA et de la nouvelle halte libèrent un plateau qui promet de devenir le nouveau centre de la ville et le lieu fort des Trois-Chêne.
Deux immeubles (Saphir & Tourmaline) se posent le long de la gare et s’apprêtent à accueillir quelque 140 logements et des commerces. Au bout de la parcelle s’élève la Tour Opale que nous présentons ici. L’enjeu est bien sûr celui de la densification et ce type de développement concentre toutes les qualités attendues: densification du construit, mixité de programme, connexions optimales avec les transports publics et liaison directe au réseau de mobilité douce.
Le projet, inscrit dans un PLQ, a fait l’objet d’un concours d’architecture international remporté par le bureau parisien Lacaton & Vassal. Il est réalisé en entreprise totale par HRS Real Estate. Scintillante telle la pierre dont elle porte le nom, la Tour Opale devient un nouveau point de repère dans la commune et propose deux niveaux de commerces (rez-de-chaussée + mezzanine, 534 m2), cinq niveaux de bureaux (niv. 1 à 5, 3760 m2) et quatorze niveaux de logements (niv. 6 à 19, 101 appartements, 10600 m2). Ses 62 mètres de haut en font, pour le moment, l’une des trois plus hautes tours du canton.
GRAND AIR
Le plan rectangle de la Tour Opale s’ouvre légèrement pour s’aligner au chemin de la Gravière et s’articule autour des deux noyaux de circulation. Les accès aux commerces et aux bureaux sont séparés. Deux ascenseurs desservent les niveaux supérieurs et un troisième est uni- quement dédié aux bureaux; il ne poursuit pas sa course au-delà du 5e étage. Le rez-de- chaussée est doté d’une mezzanine qui est en passe d’être occupée par un fitness et un café. Les étages commerciaux accueilleront un centre médical, un centre dentaire, ainsi que des bureaux de l’IMAD (Institution genevoise de maintien à domicile), de l’Hospice Général et de Lémanis (la société d’exploitation du Léman Express).
Au-dessus, les appartements vont du 2 pièces au 5 pièces et comprennent onze duplex. La volonté du maître d’ouvrage est de pouvoir offrir une grande diversité de logements et de garantir des loyers accessibles. Le niveau d’équipement et de prix est un peu plus élevé dans les étages supérieurs. Tous bénéficient d’une localisation offrant une qualité de vie optimale, ainsi que d’une architecture de haut niveau.
La façade de la Tour Opale, entièrement vitrée, est le fruit d’un concept aussi élaboré qu’élégant. Les appartements sont fermés par un premier vitrage coulissant tout en hauteur, qui s’ouvre sur une loggia qui court sur toute la périphérie. Cet espace intermédiaire, non chauffé mais isolé au sol et au plafond, agrandit la surface de vie et sert également de tampon thermique. Une troisième trame dessine un balcon fermé par une balustrade, elle aussi entièrement vitrée. Ce jeu de profondeurs transparentes assure un éclairage naturel limpide dans les logements tout en évitant la sensation de vide ou de vertige parfois éprouvée dans les bâtiments de grande hauteur.
Le sixième niveau (le premier qui accueille des logements) a déjà une situation dominante par rapport au voisinage; aucun vis-à-vis ne perturbe la sphère privée des habitants. Plus on monte et plus le dégagement visuel est captivant. Du haut de la tour, toute la rive droite s’offre au regard, le grand air !
Le chantier a débuté en février 2018. Après une première brève phase d’assainissement, les travaux de terrassement et de consolidation de terrain ont pu commencer. Le bâtiment ne compte que deux niveaux de sous-sol et aucun parking; les droits de surface de parking attribués à la tour selon le PLQ ont été transférés à la Fondation des Parkings qui construit 500 places sous le bâtiment voisin. Néanmoins, la configuration du site fait que la rampe d’accès au parking débouche au pied de la tour. Le plan du sous-sol est donc conditionné et traversé par la rampe. Un réseau de pieux (profondeur 55 mètres) et de barrettes est nécessaire à l’assise du bâtiment.
Pour les étages, c’est un système classique de poteaux préfabriqués et dalles qui a été adopté. Le double noyau central qui abrite les services, les ascenseurs et les escaliers, joue bien sûr un rôle clé dans la statique de la tour et le concept antisismique. Les choix de méthode visent ici à rendre la phase de gros-œuvre aussi agile et rapide que possible afin d’assurer la cadence du chantier et de contenir le planning. L’étape type comprend uniquement la mise en place des poteaux, la construction des noyaux en béton, la pose des salles de bains, salles d’eau et WC préfabriqués (250 au total) avant de passer à la dalle suivante. Tous les éléments non essentiels à la structure primaire ou qui pouvaient être aisément réalisés par la suite, en temps caché, l’ont été. Alors que des bétonnages étaient en cours dans les niveaux supérieurs, des étapes de second œuvre, voire même de finitions, étaient ainsi menées dans les étages bas.
La grande hauteur de la Tour Opale implique une difficulté supplémentaire: le vent. En effet, sur un planning de 24 mois, un mois de temps d’arrêt de la grue a pratiquement été enregistré pour cause de vent fort.
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