Afin d’éliminer les nuisances sonores dues aux passages des trains, le pont sur la Seymaz à Chêne-Bourg, a été fermé et habillé d’une façade. Outre ses qualités techniques, elle assure une intégration douce dans le milieu naturel avoisinant.
De 2011 à 2019, la construction du CEVA a été le plus important chantier genevois. La réalisation de cette ligne ferroviaire faite de tunnels, tranchées et ponts a mis la ville sans dessus dessous pendant une décennie pour enfin offrir une liaison efficace Cornavin-Annemasse, tout en desservant une majeure partie de la population. Entre Chêne-Bourg et Chêne-Bougeries, un pont ferroviaire de 20 mètres de long enjambe la Seymaz. Il est surmonté d’une toiture sur laquelle court la Voie verte, un corridor écologique et de mobilité douce qui couvre les trains sur 3,6 km.
Mis en service en 2019, le pont sur la Seymaz a rapidement révélé une faiblesse conceptuelle: passant à l’air libre, les trains génèrent d’importantes nuisances sonores qui ont vite fait réagir les habitants du voisinage.
Trois ans de procédure, une pétition de 1300 signatures et un an de travaux ont été nécessaires pour remédier à la situation.
La première étape majeure du projet a été la mise en place des poutres principales, réalisée lors d’opérations de levage nocturnes sur quatre nuits consécutives entre le 10 et le 16 mai 2023, pendant des interruptions de trafic sur le tronçon Genève-Annemasse. Ces poutres, préassemblées en atelier (12 modules de 8 tonnes), ont été ajoutées au tablier existant, élargissant ainsi l’ouvrage pour le faire passer de 6 à 12 mètres de large et créant de nouvelles opportunités pour les piétons et cyclistes.
« RÉDUCTION DE 25 DÉCIBELS »
Une fois la structure du pont élargie, les travaux ont ensuite porté sur la mise en place de la façade acoustique sur le côté aval de la passerelle. Conçue pour réduire les nuisances sonores tout en intégrant l’esthétique naturelle du lieu, la façade antibruit est une œuvre d’ingénierie et de design. Composée de montants métalliques, de panneaux en bois remplis de laine minérale et de verre feuilleté sérigraphié, elle crée une connexion visuelle et sensorielle avec les éléments naturels environnants.
Mobilité douce – La voie verte
Une fois achevée, la construction des tranchées couvertes du CEVA a libéré une large emprise en surface. Cet espace qui suit le tracé de la ligne entre la gare de Genève- Eaux-Vives et la frontière est entièrement dédié à la Voie verte.
La Voie verte CEVA s’articule autour de deux axes: l’écologie et la mobilité douce. Cet espace de verdure aménagé au cœur de la ville constitue un corridor écologique pour la faune et permet de recréer les anciens milieux naturels des abords de l’ancienne voie de chemin de fer. L’intégration d’une double piste réservée aux piétons et aux transports non-motorisés trouve ainsi parfaitement sa place au sein de cette zone végétalisée.
Complémentaire aux voies de circulation parallèles – Léman Express, route de Chêne, tram, bus – le nouvel axe de la Voie verte permet de relier les quartiers entre eux. En assurant une continuité et une fluidité dans le déplacement des riverains, elle se profile comme une vraie alternative aux transports publics et privés motorisés. Elle s’étend sur 3,6 km, relie 15 écoles et quelque 6000 élèves dans ses alentours. Plus de 35000 habitants et 11000 emplois sont recensés dans le périmètre de la Voie verte. Au total, ce sont plus de 53 000 m2 de milieux naturels qui sont recréés en ville avec la plantation de près de 600 arbres.
Ce lieu de détente, qui profite tant aux riverains qu’à tous les Genevois, a été inauguré en 2019.
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