Directeur de Jaquet SA depuis une année, Julien Thomas fait le point sur les actions entreprises durant ses premiers mois et sur les objectifs de l’entreprise. Rencontre au siège de Vallorbe.
Deuxième plus ancienne entreprise de Suisse toujours en activité, Jaquet SA a été fondée en 1675 et fêtera donc son 350e anniversaire en 2025. D’abord clouterie, la société a évolué au fil des siècles et se place aujourd’hui en partenaire de proximité en Suisse romande pour les entreprises de la construction et du génie civil. Le commerce d’acier, de machines et de l’outillage, ainsi que les containers sont les domaines d’activité qui font la réputation de la société. Jaquet SA est notamment l’importateur historique des marques Kobelco et Mecalac pour notre région.
Suite à un parcours professionnel en France et au bénéfice de plus de 15 ans d’expérience dans le marché de la machine de chantier, Julien Thomas a été nommé directeur de Jaquet SA le 1er janvier 2023. Successivement commercial, directeur commercial puis directeur opérationnel de cinq agences, il a fait ses preuves en étant sacré plusieurs fois meilleur vendeur de France et d’Europe. Nous l’avons rencontré pour faire le point sur ses premiers mois d’activité.
Quels ont été les premiers dossiers que vous avez attaqués ?
Il y a bien sûr une première phase d’observation pour bien connaître les personnes et l’entreprise. Je mentionne les personnes en premier, car ce sont les collaborateurs qui constituent la clé du succès. J’ai découvert une équipe de vrais passionnés dotés de grandes compétences. Le premier pas concret a été de redéfinir chaque poste et d’attribuer un rôle et des tâches précises à chaque collaborateur. Chacun peut ainsi totalement maîtriser son travail et l’efficacité s’en trouve augmentée.
Mettre les bonnes personnes au bon endroit ?
Exactement! Nous avons aussi recruté plusieurs nouveaux collaborateurs et notamment un «product manager» machines de chantier avec lequel nous avons élaboré la stratégie pour ce secteur.
Comment se présente cette stratégie et quelle est la situation notamment en termes de délais de livraison ?
Nous avons décidé d’acheter beaucoup de matériels. Nous avons créé des stocks. L’idée est que les clients qui ont besoin d’une machine et qui souhaitent investir dans du matériel neuf de haute qualité, puissent avoir leur engin dans le 10 jours. Les fabricants ont, eux aussi, réduit leurs délais de livraison. Nous souhaitons augmenter la réactivité. Une attente de plus de six mois n’est pas toujours gérable pour les entreprises.
Qu’avez-vous appris de 2022 ?
C’était une année compliquée et irrégulière pour tout le marché. Les délais de livraison étaient excessivement longs. Le marché de l’occasion a été déréglé avec une surévaluation des prix de plus de 120%. Ce n’est pas sain et les entrepreneurs pris dans l’urgence se retrouvent avec des machines d’ancienne génération, achetées à un prix excessif. Les technologies et les attentes évoluent rapidement; nous souhaitons offrir à nos clients les meilleures machines au juste prix.
Votre stratégie passe aussi par une expansion…
Nous étendons notre gamme et nos services. Nous avons par exemple établi de nouveaux partenariats afin de proposer des équipements complémentaires. ARE (robots de démolition téléguidés), Power Bully (tombereaux 10 tonnes sur chenilles), MB Crucher (godets concasseurs, godets cribleurs et pinces de tri), JETS (godets), Geel (powertilt) et Nox (rototilt) font désormais partie de notre assortiment. Nous avons aussi un partenariat historique avec Leica et une nouvelle proposition avec Giudage 3D qui est également compatible avec des systèmes existants.
Nous avons par ailleurs créé un shop outillage en Valais. Aujourd’hui, chacune de nos agences possède son magasin, ce qui représente un grand avantage pour tous nos clients.
Nous avons aussi une nouvelle personne et un nouveau partenariat dans le domaine des containers et bases vie. Avec CNSE, nous proposons des bases vies fixes et mobiles innovantes. Il y a par exemple des modèles autonomes équipés de panneaux solaires ou des modules dédiés aux travaux de décontamination.
Devons-nous nous attendre à d’autres nouveautés en 2024?
Nous avons embauché un spécialiste des grues, un secteur que nous souhaitons développer. Par ailleurs, il est probable que nous ajoutions une nouvelle grande marque de machines à notre gamme au cours de 2024.
Qu’en est-il de la location et de la digitalisation ?
Ce sont peut-être les deux plus gros dossiers sur lesquels nous travaillons actuellement. En 2024, nous allons lancer Jaquet Rent, une filiale dédiée entièrement à la location. Pour commencer, nous aurons une vingtaine de machines avec un ciblage sur les locations de moyenne et longue durée, disons entre 3 et 24 mois avec, bien sûr, des solutions de location/vente. Bien que le marché suisse soit assez conservateur, les mentalités évoluent ici aussi et la part de location augmentera sans doute encore beaucoup sur la prochaine décennie. Les nouvelles technologies vont également dans ce sens. Certains maîtres d’ouvrage commencent à imposer l’utilisation de machines électriques, mais tous les entre- preneurs n’ont pas la capacité de soutenir un tel investissement. La location peut alors être une solution.
Côté digitalisation, nous travaillons à la création d’un e-shop. Ce magasin en ligne doit permettre à nos clients de commander des pièces de rechange et d’autres articles.
Nous avons aujourd’hui 50 collaborateurs passionnés sur trois sites, prêts à accompagner ces évolutions. L’ouverture d’une nouvelle agence afin d’être plus proches de certains marchés est également à l’étude. Nous avons de grands objectifs à atteindre !
Articles en relation