Du 16 au 20 janvier dernier, près de 3000 dirigeants mondiaux – dont plus de 350 chefs de gouvernement et 47 chefs d’État – ont convergé vers Davos pour la réunion annuelle du Forum économique. Les crises mondiales du moment ont bien sûr dominé les échanges, de la hausse du coût de la vie à la guerre en Ukraine. Au-delà de l’urgence, l’un des thèmes de fond n’était autre que le développement de communautés prospères et durables.

Sous la direction du président suisse Alain Berset, les ministres de 31 pays, ainsi que des organisations de la société civile et des entreprises de premier plan du secteur de la construction et de l’immobilier – parmi lesquelles Bouygues Bâtiment International, Holcim ou Stone Estate Swiss – ont uni leurs forces pour accélérer le développement desdites communautés, en lançant une nouvelle alliance mondiale, la Baukultur Alliance de Davos. L’Alliance entend promouvoir une culture du bâti de qualité pour faire face aux défis mondiaux de l’aménagement du territoire et de la construction. Elle vise une utilisation des bâtiments, infrastructures, espaces publics et paysages durable et axée sur la qualité, pour le bien de tous. L’Alliance s’engage à respecter les objectifs de la Déclaration de Davos «Vers une culture du bâti de qualité pour l’Europe», adoptée en 2018. Elle s’appuie sur les critères du Système Davos de qualité pour la culture du bâti. De nombreux pays, de même que la Commission européenne, ont inscrit ces objectifs dans leur politique en matière de culture du bâti, leurs stratégies architecturales ou leurs agendas urbains.

«À l’heure actuelle, une culture du bâti de qualité est plus importante que jamais. Sans elle, il ne peut y avoir de développement durable», a déclaré le président de la Confédération Alain Berset dans son discours d’ouverture. Selon lui, cette promotion est indispensable pour une transition énergétique rapide. Cette démarche permet également de lutter contre le mitage croissant du territoire et d’adapter les villes et villages aux besoins d’une société inclusive et diversifiée.

Au sein de l’Alliance, des groupes de travail discuteront de thèmes tels que l’économie circulaire, la qualité des assainissements énergétiques et l’élaboration d’un système de certification. Ces discussions déboucheront sur des propositions communes. La Suisse assurera la présidence de la nouvelle Alliance de Davos pour la culture du bâti pendant les cinq premières années. Le secrétariat, qui est hébergé par le Forum économique mondial, fait office d’interface avec le secteur privé. Si ces réunions ne garantissent pas les progrès, elles servent de tremplins, de jalons et de catalyseurs pour faire avancer l’action collective.

Bien que l’on ne puisse y voir qu’une institution de plus et soupçonner qu’elle ne produise de concret que des déclarations d’intention, de nouvelles conférences et de beaux documents, force est de constater que la création de cette alliance participe à un vaste mouvement de fond. L’ère de la croissance économique forcenée laisse peu à peu place à un âge de conscience et de valorisation du capital humain et naturel dans sa globalité.

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