Trois, trente, trois cents – Selon une estimation de l’ONU, la population mondiale a dépassé le cap historique des huit milliards au mois de novembre dernier. Un chiffre impressionnant qui nous fait prendre conscience de la rapidité avec laquelle l’humanité a augmenté. Alors que la Terre a compté moins d’un milliard d’habitants jusque dans les années 1800, il n’aura fallu que douze ans pour passer de 7 à 8 milliards. Le rythme de progression devrait ralentir un peu ces prochaines années, il faudra environ quinze ans pour ajouter un nouveau milliard. Les projections nous parlent d’un pic à 10,4 milliards dans les années 2080, suivi d’une période de stagnation. Pour l’ONU, «cette croissance sans précédent» – il y avait 2,5 milliards d’habitants en 1950 – est le résultat «d’une augmentation progressive de la durée de vie grâce aux progrès réalisés en matière de santé publique, de nutrition, d’hygiène personnelle et de médecine». Cette évolution démographique pose pourtant d’énormes défis, puisque les humains se concentrent désormais majoritairement en ville mais aussi dans les pays présentant une forte pauvreté. L’Inde, pays de 1,4 milliard d’habitants, deviendra le plus peuplé au monde en 2023. Surpassant la Chine, il devrait connaître ces prochaines décennies une explosion de sa population urbaine avec des mégapoles déjà surpeuplées et en manque d’infrastructures essentielles. A Bombay, 40 % environ de la population vit dans des bidonvilles, des zones de misère bondées, constituées de baraquements de fortune, pour la plupart dépourvus d’eau courante, d’électricité et de sanitaires. (Trois, trente, trois cents)

Loin de considérer ces besoins essentiels, nombre de recherches se concentrent sur l’amélioration de la vie en ville. Une nouvelle règle empirique, théorisée par le Professeur Cecil Konijnendijk, directeur du Nature Based Solutions and Global Urban Forester de l’Université d’Utrecht aux Pays-Bas, vise à promouvoir les nombreux bienfaits de la présence d’arbres et d’espaces verts dans les milieux urbains. La règle des 3-30-300 stipule que chaque citoyen devrait être en mesure de voir au moins 3 arbres depuis son logement; que l’indice de canopée (la couverture du feuillage des arbres) devrait être de 30% dans chaque quartier et que tous les résidents devraient habiter à 300 mètres ou moins d’un parc d’une superficie minimale de 1 hectare. Il s’agit là des seuils minimaux préconisés. (Trois, trente, trois cents)

L’invitation est donc d’amener la nature jusqu’au pas de la porte. Une présence accrue d’arbres en ville permet d’abaisser la température lors de périodes de fortes chaleurs. Ce sont ainsi des milliards d’euros de climatisation et de refroidissement qui sont économisés, sans compter les tonnes de CO2 absorbées par des millions d’arbres supplémentaires. Le chercheur évoque également les bénéfices sur la santé physique et mentale des citadins. La simple contemplation d’arbres, dans un milieu fortement minéralisé, est associée à une réduction du taux de cortisol, la fameuse hormone du stress. Et plus ils sont nombreux, plus ils atténuent les bruits urbains. La proximité d’espaces verts incite en outre les habitants des villes à passer davantage de temps à l’extérieur et donc à être plus actifs physiquement.

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