pics de chaleur éditoIl fait chaud. Au cours des dernièrs mois, plusieurs pics de chaleur ont été enregistrés et les thermomètres sont allés titiller les 40 °C. Les mois de mai, juin et juillet ont été parmi les plus chauds de l’histoire. Les recommandations d’usage sont diffusées par les autorités et tous les médias : évitez le soleil aux heures les plus chaudes, hydratez-vous et protégez-vous. Pour les travailleurs de la construction, il est souvent difficile de suivre ces préceptes. Quelques adaptations d’horaire, la distribution d’eau, de crème solaire et des vêtements adaptés sont de mise !

Alors que certains évoquent un «congé canicule», la question de l’impact économique du changement climatique refait surface. En période de grand froid ou de forte chaleur, la productivité au travail est affectée. Selon l’OIT (Organisation internationale du travail), elle diminue de 30% à 40% dans le secteur de la construction dès que le seuil des 30 °C est franchi et de 50 % au-delà des 33 °C.

Toujours selon l’OIT, si les secteurs de la construction et de l’agriculture sont les plus touchés, la perte de tonus concerne tous les travailleurs à partir du palier des 25 °C. La hausse des températures et surtout la fréquence des pics font déjà l’objet de calculs et de prévisions plus ou moins néfastes. Selon l’une de ces études, l’analyse des événements caniculaires récents (2003, 2010, 2015 et 2018) met en évidence un fléchissement de 0,5% du PIB européen imputable au climat. D’autres projections estiment à 2,2% le nombre d’heures perdues au niveau mondial pour cause d’augmentation des températures.

L’impact des activités humaines sur le climat n’est plus à prouver. Parmi les mesures adoptées pour tenter d’inverser la tendance ou tout du moins stabiliser la situation, celle de réintroduire massivement la nature en ville est appréciée des autorités et des citoyens. Rétention de l’eau, purification de l’air, maintien de la diversité de la faune et de la flore, participation à la captation du carbone ou encore à la santé et au bien-être des citadins font partie des nombreux bienfaits apportés par la nature en ville. Les zones naturelles préservées, parcs, jardins ou balcons y participent. La création de micro-forêts permet d’abaisser sensiblement la température des rues voisines (-1 °C pour 100 m2 d’arbres selon certaines études). Les toits végétalisés représentent également un excellent moyen de verdir la ville et de faire baisser les températures.

La ville de Lausanne poursuit depuis 2012 un programme de subventionnement pour transformer la grisaille des toits plats en oasis de verdure. La ville de Genève plante plusieurs micro-forêts urbaines selon la méthode du botaniste japonais Akira Miyawaki. Cette dernière pré- conise la plantation dense d’une large variété d’essences indigènes, soit 3 arbres par m2, afin de stimuler leur concurrence et leur symbiose. Réalisables sur de petites parcelles d’un minimum de 100 m2, à savoir l’équivalent de dix places de parking, et sur tout type de sol (friches industrielles, sols dégoudronnés, espaces verts…), ces micro-forêts se caractérisent par une croissance rapide (1 mètre par an) grâce à leur forte densité et à un entre- tien limité aux trois premières années de vie.

Malgré la multiplication de ce type d’initiatives, une chose est sûre : il va encore faire chaud.

(tags: pics de chaleur, canicule, pic de chaleur, éditorial, juin, juillet, août, climat, changement climatique, dérèglement climatique, eau, forêt, forêt urbaine, urban forest, pics de chaleur, bosco verticale)