manque de personnel

manque de personnel

Tout va bien, tout va mal. La menace de rationalisation énergétique plane sur nos têtes et l’on se surprend déjà à sermonner nos enfants dès qu’ils laissent la lumière allumée en quittant une pièce, comme le faisaient à l’époque nos parents et grands-parents. La poursuite de la guerre en Ukraine, les mutations virales, ainsi que le manque de précipi- tations ajoutent au climat d’incertitude. Pourtant, et malgré l’inflation, l’économie suisse se porte bien.

Le chiffre d’affaires du secteur principal de la construction est en augmentation mais la forte hausse des prix des matériaux, ainsi que l’explosion des coûts des transports et de l’énergie incitent à la prudence.

La volonté de répondre aux attentes du marché et de développer l’innovation se trouve également freinée par la pénurie de main-d’œuvre. De nombreuses entreprises suisses peinent à pourvoir leurs postes. Le manque de personnel qualifié n’est pas un phénomène nouveau; il s’est pourtant accentué au cours des douze derniers mois. Le taux de chômage est tombé à 2 %, avec 91’474 chômeurs inscrits auprès des offices régionaux de placement. De l’autre côté, on estime à plus de 250000 le nombre actuel de postes vacants. Même en plaçant toutes les personnes inactives, il ne serait pas possible de répondre aux besoins du monde économique.

Comment en sommes-nous arrivés là? La pénurie a tout d’abord été alimentée par une croissance économique significative. Après la phase la plus grave de la pandémie de coronavirus, la plupart des secteurs ont en effet connu une reprise simultanée, en Suisse et dans d’autres pays. Les branches du voyage et des transports aériens sont l’exemple le plus marquant de cet effet de rattrapage.

Le facteur démographique promet également de s’accentuer d’année en année avec le départ à la retraite progressif des « baby-boomers ». Rien que dans les dix prochaines années, un million de personnes partiront à la retraite en Suisse. Parallèlement, selon l’Union patronale suisse, seuls 500000 nouveaux actifs prendront la relève. Depuis 2019, le nombre de personnes qui quittent le marché du travail est supérieur à celui des nouveaux arrivants (manque de personnel).

L’immigration, ralentie pendant la crise sanitaire, reprend de plus belle et semble être donc l’unique voie de salut.

Le dernier rapport de la Confédération sur la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’UE aborde en particulier les effets de cette dernière sur le marché de l’emploi et les prestations sociales. Il en ressort qu’aucune éviction des travailleurs indigènes ni pression généralisée sur les salaires ne sont constatées en raison de l’immigration. Depuis 2010, la participation de la main-d’œuvre indigène au marché du travail a autant augmenté que celle des étrangers.

Ceci dit, l’immigration seule ne suffira pas. Pour relever les défis qui l’attendent, la Suisse doit également mieux exploiter son potentiel de travailleurs indigènes: il convient notamment de faire évoluer la formation professionnelle par des mesures visant à encourager l’activité lucrative des femmes et de soutenir la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle.

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