construction bois – La petite commune de Le Vaud, près de Nyon, connaît une belle notoriété dans les milieux professionnels internationaux grâce à l’architecture de sa nouvelle salle polyvalente qui multiplie les prix et les publications. Dernière en date, la nomination au Prix International Architecture Bois.

Le Prix International Architecture Bois décerné par la presse internationale est une distinction annuelle qui a pour ambition de récompenser l’accomplissement d’une réalisation d’excellence dans le domaine de l’architecture bois. Il souhaite favoriser le développement d’une réflexion architecturale innovante concernant l’utilisation du bois tout en tissant des liens entre les pays au sein desquels la construction bois joue un rôle de plus en plus important. La cérémonie désignant le lauréat se tient chaque année pendant le Forum International Bois Construction dans une perspective de promotion de l’architecture bois.

Décerné d’un commun accord par les revues participantes, le Prix International Architecture Bois met à l’honneur une réalisation architecturale en bois. Le jury de la seconde édition du Prix, avec comme partenaires six magazines spécialisés dans l’architecture bois, à savoir Lignum (Suisse), Mikado (Allemagne), PUU (Finlande), Séquences Bois (France), Trä ! (Suède) et Wood Design & Building Magazine (Canada) ont présélectionné dix-huit projets.

Si la hauteur du «The Tallwood House» de Vancouver a raflé le premier prix, la salle polyvalente de Le Vaud conçue par les Lausannois de Localarchitecture, a fait partie des nominés. (construction bois)

JEUX DE FORMES

La nouvelle salle polyvalente de Le Vaud est une infrastructure publique qui relie et rassemble l’entier des habitants du village. Lieu d’activités sportives, de spectacles et de fêtes, elle complète le programme scolaire existant et offre au village et aux communes environ- nantes de nouvelles perspectives.

L’entrée de la salle trouve naturellement sa place sur un axe qui relie l’église du village avec l’entrée de l’école. Un parvis en béton brut marque l’entrée de ce lieu et articule le terrain de sport, le cimetière et le préau de l’école existante. Ancré à cette ligne, le bâtiment s’élance dans la pente en toute transparence. Au nord, les crêtes jurassiennes se dessinent et au sud, des vues idylliques se dévoilent sur le Mont-Blanc et le paysage alpin.

Le bâtiment profite de la pente naturelle du terrain pour superposer son programme. Une dalle en béton brut recouvre les pièces techniques, telles que les vestiaires et les locaux de service, et forme ainsi un grand balcon qui prolonge le parvis extérieur. Généreux, il s’ouvre sur la salle principale et la vue. La lumière et le paysage participent aux nouvelles activités intérieures.

« NOMINATION AU PRIX INTERNATIONAL ARCHITECTURE BOIS »

Le volume bâti semble se compresser dans la pente et définit une toiture formée de cimes de hauteurs variées qui rendent l’échelle du bâtiment ambiguë et abstraite. Malgré les dimensions importantes du programme sportif qu’elle renferme, l’impact sur le site se trouve ainsi réduit et son échelle agréable pour les écoliers.

La salle polyvalente s’insère dans le terrain naturel et sa toiture découpée dialogue avec celles des bâtiments scolaires existants.

La géométrie du vide intérieur du bâtiment ne correspond pas exactement à celle de l’enveloppe extérieure. Un glissement s’opère entre ces deux géométries. La forme intérieure se plie au programme extrêmement contraignant et normé des directives sportives, tandis que la forme extérieure, plus libre, cherche à s’intégrer dans le contexte bâti et à affirmer une présence emblématique dans le village. Ses faîtes rampants induisent des pans biseautés qui font tanguer la toiture entre l’école et les champs agricoles. Un massif de cheminée volumineux s’impose sur la toiture et semble traverser le volume. Il évoque une typologie de la ferme ou de la chaumière.

Ce décalage de géométrie apparaît en particulier dans les ouvertures triangulaires qui rythment et composent les pignons du bâtiment. Protégées par des claustrats qui filtrent la lumière, les fenêtres vitrées, triangulaires mais plus petites, s’inscrivent à l’intérieur de grands triangles en bois. Le soir, elles révèlent l’intérieur du volume construit et évoquent la tente indienne. Les façades pignons deviennent fascinantes et emblématiques. (construction bois)

A l’inverse, les façades nord et sud complè- tement vitrées et transparentes accentuent le caractère d’abri ou de hangar traversant. La lumière inonde la salle. La façade nord de l’entrée, très basse, est protégée par un grand avant-toit. Il répond aux conditions climatiques du pied du Jura et protège le parvis d’accueil. Au Sud, un avant-toit similaire permet une protection solaire efficace.

L’escalier principal et la scène s’insèrent dans l’épaisseur des murs, comme creusés dans ceux-ci. Le premier s’inscrit dans un évidement triangulaire qui l’abrite et le sacralise.

Une fenêtre triangulaire lui correspond et le baigne de lumière.

La scène se creuse en un volume parallélépipède qui permet d’accueillir la fonction du spectacle et les multiples exigences techniques. Une fenêtre en triangle lui sert de fond. Ces deux espaces en creux dialoguent et servent l’espace majeur formé par le hall et la salle.

Un volume autonome, comme une maison, se pose librement sur le balcon du hall. Il joue un rôle de médiateur et d’informateur. A l’intérieur s’y trouve un bar. De grandes portes s’y accrochent et permettent de fermer, occasionnellement, la salle de théorie.

Les deux façades pignons constituent les murs porteurs principaux qui supportent des méga-poutres en bois. L’espace se trouve ainsi libéré de toute contrainte se dilatant et se comprimant suivant la forme des murs.

La poutre faîtière de la salle principale rassemble dans sa forme en U creusée, toute la technique essentielle à l’usage sportif (anneaux, paniers de basket amovibles, éclairage etc.), ce qui permet de libérer le plafond de la salle de toute technique apparente. Entre ces poutres primaires, les structures secondaires sont formées de panneaux acoustiques préfabriqués de type «lignatur» permettant de porter la toiture et de remplir la fonction acoustique nécessaire à la pratique sportive.

Le volume est ventilé naturellement par des ouvertures en imposte dans les façades nord et sud. Elles profitent du souffle du Joran.

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reportage paru dans le n°1.2020 de Chantiers magazine