Géothermie profonde
Partie officielle debut du forage le coup de marteau pour coup d’envoi au 1er plan ici Daniel Clément Vinzel le 21.11.2022 © photo ADN Michel Perret

 

Etape décisive du projet EnergeÔ Vinzel initié en 2006 : la foreuse est entrée en activité ce lundi 21 novembre sur le coup de midi. Le pre­mier forage atteindra les 2’300 mètres de profondeur dans une soixantaine de jours afin de prélever la ressource du Dogger, une formation géologique datant d’environ 175 millions d’années. Le succès du projet doit être confirmé au cours de l’été 2023, après la réalisation du doublet géothermique. Ce dernier devrait permettre de chauffer l’équivalent de 1’500 à 3’000 ménages, durant un minimum de 40 ans.

Une plongée dans les moyennes profondeurs

Le projet EnergeÔ Vinzel, porté par quatre partenaires énergéticiens engagés de la région, s’inscrit dans la famille des projets de géothermie de moyenne profondeur, contrairement aux projets dits de géothermie profonde, similaires à ceux réalisés à Bâle et à St-Gall. Dans la région de La Côte, le Dogger, une couche géologique calcaire datant d’environ 175 millions d’années, est naturellement fracturée. Ce projet ne nécessite donc pas de méthodes de fracturation hydraulique artificielles du massif rocheux.

« Ressource renouvelable et locale par excellence, sans émission de CO2, la géothermie est appelée à contribuer de manière importante aux objectifs climatiques et énergétiques que l’Etat de Vaud s’est fixés. Il est en effet attendu que les énergies renouvelables couvrent la moitié de la consom­mation énergétique du canton d’ici 2050. A cet horizon, nous espérons voir une vingtaine de centrales géothermiques en exploitation afin de valoriser le fort potentiel de chaleur du sous-sol vaudois. » commente Cornelis Neet, Directeur général de l’environnement de l’Etat de Vaud.

Un doublet géothermique sera réalisé, constitué par deux forages qui sont déviés et distants de 1,5 kilomètre en fin de forage. Pour valoriser la chaleur, deux boucles sont ainsi créées, chacune en circuit fermé et indépendantes l’une de l’autre. La première incombe à la société EnergeÔ et est appelée « boucle géothermale », elle prélève la chaleur depuis l’aquifère du Dogger grâce au puits de production, la transfère ensuite dans un échangeur de chaleur, avant d’être resti­tuée dans le même aquifère grâce au puits de réinjection. La deuxième boucle, appelée « boucle géothermique », incombe à la société ThermorésÔ, qui achemine la chaleur ainsi transférée au travers de l’échangeur directement vers les consommateurs.

Des équipes à l’œuvre 24h/24 & 7j/7

Les opérations ont débuté aujourd’hui par le forage du premier puits de production, il sera réalisé en quatre sections avec un diamètre toujours plus petit à chaque section. Une soixan­taine de jours seront nécessaires pour atteindre la cible, avec des étapes bien définies (forage, tubage, cimentation, tests). Une fois arrivés au but (2’300 mètres), si l’eau est présente en suffisance et que les différents tests, de débit comme de température, sont concluants, les équipes s’attelleront au forage du deuxième puits, de réinjection, pendant une deuxième phase similaire. Finalement, le test final de circulation de l’eau entre les deux puits devra confirmer le succès des opérations. Les prévisions permettent d’envisager un débit allant de 30 à 60 litres par seconde, ainsi qu’une température comprise entre 80 à 85 degrés. Durant l’intégralité des phases de forage, deux équipes (env. 25 personnes de jour et 15 personnes de nuit) se relaieront 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Aux côtés du personnel de l’entreprise de forage, les bureaux responsables de la géologie, de l’hydrogéologie, du suivi environnemental de réalisation ainsi que plusieurs autres compa­gnies de services accompagnent les opérations. Le réseau de surveillance de la sismicité ainsi que celui qui examine les sources de la région sont opérationnels depuis plusieurs mois. Ils permettent d’encadrer les opérations en toute sécurité.

« Notre équipe a investi beaucoup d’efforts et s’est pleinement engagée pour aborder ces opéra­tions de manière sereine, tout en étant consciente des défis qui nous attendent : il est nécessaire de rester humble face à ce que la nature va nous offrir. C’est avec enthousiasme que nous entrons enfin dans la dernière ligne droite du projet, qui se concrétise dans un contexte de crise énergé­tique sans précédent. L’intérêt pour ce type d’énergie est naturellement croissant et nous devrions pouvoir apporter une réelle solution indigène à la problématique actuelle. Dans notre région, le potentiel de la géothermie a scientifiquement été prouvé l’année dernière par les résultats de notre projet de prospection EnergeÔ La Côte. L’expérience et les compétences engrangées par EnergeÔ depuis plus de 10 ans et les nouvelles connaissances générées donnent une réelle place et d’excellentes perspectives à la géothermie dans le mix énergétique romand. » souligne Daniel Clément, Directeur d’EnergeÔ SA.

Un pavillon pour en apprendre plus sur la géothermie

Juste à côté du site de forage, EnergeÔ a mis en place son pavillon exposition. Ouvert au grand public, il vise à renseigner sur la géothermie ainsi que sur le fonctionnement du site de Vinzel. De manière visuelle et pédagogique, les visiteurs pourront ainsi plonger dans l’univers de la géothermie. Le pavillon exposition est ouvert librement dès le 22 novembre 2022, tous les jours de 8h à 18h. Des visites guidées de l’entier du site seront prochainement disponibles.

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