Au cœur du Parc des Ateliers à Arles s’élève La Tour LUMA, inaugurée en juin 2021. Ce bâtiment de 15 000 m2 imaginé par l’architecte Frank Gehry se compose de différents espaces à usages multiples : salles d’exposition, espaces de travail ou encore café-restaurant. Il se distingue par un usage de l’acier peu banal.
En 2014, la collectionneuse d’art, mécène et réalisatrice de documentaires suisse Maja Hoffmann, crée à Arles la fondation LUMA (Tour LUMA), un complexe culturel dédié à la création artistique, à la production d’expositions, à la recherche, à l’éducation et au service d’archivage.
Installé dans des anciens ateliers ferroviaires, le parc s’enrichit en 2021 d’une tour conçue par l’architecte Frank Gehry. Haute de 56 mètres, la Tour LUMA dialogue au loin avec les célèbres arènes romaines et présente une façade torsadée, ornée de briques en acier inoxydable. Ce matériau, propre au travail de l’architecte, capte et restitue toutes les variations lumineuses du ciel et confère au bâtiment un aspect en perpétuel changement. Ce choix esthétique est un clin d’œil à la touche picturale de Vincent Van Gogh, qui n’avait de cesse de mettre en scène sur ses toiles les nuances et variations lumineuses du ciel provençal lors de sa période arlésienne.
L’architecte a aussi souhaité donner au bâtiment un aspect minéral à travers sa forme et sa structure interne imprégnée des paysages rocheux des Alpilles et notamment du Val d’Enfer près des Baux-de-Provence. Il utilise même des éléments de vocabulaire issus de la géologie pour caractériser certaines parties de l’édifice telles que les «failles» vitrées qui courent le long de la façade et connectent les parties de la tour entre elles.
Au pied du bâtiment (Tour LUMA), le Drum, une rotonde de verre inspirée des arènes romaines, offre un espace d’accueil unique pour les visiteurs venus apprécier toute la richesse et la diversité du travail architectural de Frank Gehry. A l’image de l’amphithéâtre romain, l’échelle et la géométrie de cette rotonde reflètent les influences de l’urbanisme romain à l’origine de la création d’Arles.
La tour de 15000 m2 et d’une hauteur de 56 mètres, se compose essentiellement de trois matériaux principaux: l’acier, le béton et le verre. Le bâtiment de Frank Gehry se veut comme une nouvelle proposition d’un bâtiment culturel du XXIe siècle.
Les espaces intérieurs permettent différents usages, publics ou privés, depuis le socle jusqu’au dernier étage de l’édifice. Une salle d’exposition de 1000 m2, intitulée «Galerie Principale», propose un espace d’un seul tenant sans piliers porteurs, qui répond à toutes les normes muséographiques internationales. Le bâtiment offre également, deux terrasses panoramiques (8e et 9e étages), deux salles d’exposition de 500 et 350 m2, un café-restaurant (le Drum Café), un auditorium de 150 places, des ateliers d’artistes, une bibliothèque, des espaces d’archives (consultation, conservation), des espaces dédiés à l’événementiel, des salles de séminaire, ainsi que des bureaux.
PRÉFABRICATION ET ACROBATIES
Autour d’un noyau béton intégrant les ascenseurs et réseaux techniques, des planchers pétales sont soutenus par une charpente métallique. Conformément au pari architectural, aucun niveau n’est semblable à un autre. Les planchers arborent tous une forme différente, chaque poutre et poteau de la structure présente des orientations distinctes.
Quelque 50000 heures d’étude ont été nécessaires pour orchestrer la mise en place des 10000 m2 de façades, eux-mêmes composés de 300 panneaux métalliques.
Les briques sont fixées avec un système de clips à ressort à des panneaux de 15 m2. L’opération s’effectue au sol pour un tiers et en l’air pour le reste.
Grues et spécialistes des travaux acrobatiques ont travaillé en symbiose pour le levage et l’accrochage à l’ossature métallique. Les 300 panneaux ont été posés et soudés entre eux. Une couronne se compose d’environ douze panneaux, tous de forme différente. Soudés verticalement, ils sont superposés ou tuilés entre deux niveaux. Le temps de pose de chaque élément varie de 60 à 90 minutes.
Par ailleurs, Franck Gehry fait un usage extensible du BIM dans sa pratique corrélée à sa démarche industrielle, valorisant les formes de préfabrication. Il est l’un des pionniers du BIM dans l’architecture.
Articles en relation
