Depuis l’avènement des vols low cost, les villes européennes nous sont devenues bien plus accessibles. Pour un week-end ou quelques jours de dépaysement nous nous embarquons avec légèreté – compensation carbone incluse – et allons rejoindre les hordes de touristes à la découverte des sites les plus populaires, plus authentiques ou plus insolites. A Londres, Barcelone, Berlin ou Paris nous prenons des bouffées de vie urbaine exaltantes. Partout, notre condition de corps étranger nous oblige à découvrir et tester le niveau de prestations offert par ces villes. Au-delà des services de base – transports, accueil, restauration – ce sont aujourd’hui tous les services connectés qui prennent de l’importance; tout ce que l’on peut savoir, acheter, commander, réserver ou payer du bout du doigt, sur notre Smartphone.

Touristiques ou non, les villes du monde entier font face à d’énormes défis. La majorité de l’humanité vit désormais dans les centres urbains (le seuil de 50 % a été franchi en 2017) et les modes de vie font se cumu- ler d’anciens et de nouveaux besoins, dont l’approvi- sionnement en eau et la fourniture d’énergie sont les principaux.

Selon le dernier rapport des Nations Unies, trente-six nations font actuellement face à des difficultés d’approvisionnement en eau. Ce stress hydrique ne touche pas que des nations en voie de développement, plusieurs pays européens sont également concernés. Le ratio entre la quantité totale d’eau douce prélevée annuellement et la quantité totale des ressources renouvelables en eau douce met en alerte l’Italie, l’Espagne et même l’Allemagne et la Pologne. Selon le rapport, la demande en eau va globalement augmenter de 50 % d’ici 2030. En cause: la croissance démographique, l’évolution des modes de consommation alimentaire ou encore les besoins accrus en énergie. Ces derniers, en effet, se développent eux aussi à un rythme accéléré. Selon l’Agence Internationale de l’Énergie, la demande mondiale pourrait augmenter de 59 % d’ici à 2030. La question énergétique est plus que jamais cruciale.

En pleine transition énergétique, le Royaume-Uni vient de donner son feu vert à la construction du plus grand parc éolien off shore du monde: la Dogger Bank Wind Farm, située à 120 kilomètres au large du Yorkshire. Au final, le parc sera en mesure de fournir de l’énergie à 4,5 mio. de foyers par année. Le parc sera équipé des éoliennes Haliade-X, les plus grosses et plus puissantes turbines existantes. Haute de 260 mètres, chacune d’elle pourra alimenter quelque 16000 foyers, soit trois fois plus qu’une éolienne tradi- tionnelle. Un projet complémentaire propose de créer une île artificielle dans ce même secteur peu profond de la mer du Nord pour la couvrir de panneaux solaires. Un accord de coopération a été signé par neuf pays européens afin de développer le site et, à terme, fournir de l’énergie à près de cent millions d’européens. Un projet ambitieux aux coûts (non communiqués) que l’on imagine exorbitants. Pourtant, pour épancher la soif énergétique des villes bien d’autres développements seront encore nécessaires.