Alors que les températures estivales dans nos villes sont de plus en plus hautes. Christine Gubser, responsable du domaine nature et paysage au sein de la société de formations et conseils sanu future learning sa nous rappelle qu’ajouter de la végétation sur les toits et les façades peut avoir un impact très positif sur le climat des villes et des habitations.
Température de l’air 39°C, température ressentie 43°C, humidité 52 % – Dubaï? Non, Bâle! Durant les jours ensoleillés d’été, les températures dans nos villes augmentent considérablement. Sur un toit plat, elles peuvent grimper jusqu’à 80°C.
Le climat de la Suisse est en train de changer. La fréquence des étés chauds comme ceux de 2015 et 2018 semble augmenter. Les scénarios climatiques indiquent que non seulement la température moyenne, mais aussi le nombre de jours de canicule (jours où la température quotidienne maximale atteint ou dépasse 30°C) et de nuits tropicales (nuits où la température de l’air la plus basse ne tombe pas en dessous de 20°C) ainsi que l’intensité des précipitations auront une influence notable sur notre vie.
Effets des zones vertes
Les toits et les façades végétalisés contribuent à réduire la chaleur dans les villes. En plus de l’ombre, c’est aussi l’évaporation de l’eau qui apporte de la fraîcheur supplémentaire et qui réduit la température en comparaison avec une façade de maison en béton. Ainsi, la végétation dense aide à atténuer l’effet de la chaleur et procure un climat agréable. Sur les toits végétalisés, la température n’excède pas les 35 °C.
Ces zones vertes présentent des avantages structurels, urbanistiques et écologiques : elles retiennent l’eau et la poussière, procurent une isolation thermique et même acoustique. En raison de l’augmentation des zones étanches et du déclin des habitats naturels, les toits et les façades végétalisés deviennent également d’importants refuges pour divers oiseaux et insectes.
Extensive et intensive
Une toiture végétalisée extensive signifie que la couche du substrat est mince (environ 10 à 15 cm) et que l’effort d’entretien est ainsi relativement faible. Le choix des végétaux se limite principalement à des plantes grasses. La végétation reste basse et largement autosuffisante.
Les plantations extensives peuvent être produites et entretenues avec peu d’efforts; un à deux entretiens par an suffisent généralement pour éliminer les plantes indésirables et contrôler le drainage.
Les toitures végétalisées intensives se caractérisent par une plus grande épaisseur de substrat (à partir de 20 cm) et une construction soignée du système. Idéalement, des prairies et même des buissons ou des petits arbres devraient pouvoir y pousser. Les possibilités de conception sont nombreuses mais l’entretien prend en conséquence plus de temps. Par ailleurs, la structure plus dense de la végétation offre beaucoup plus d’habitats pour les animaux.
Dans les deux cas, il est important de s’assurer que des plantes indigènes – si possible de la région – soient plantées. La végétation choisie doit aussi être adaptée aux conditions extrêmes présentent sur les toitures, c’est-à-dire qu’elle doit pouvoir survivre aux périodes sèches, aux écarts de température, à une faible disponibilité en nutriments, à l’engorgement d’eau, au fort ensoleillement, au vent et au gel.
Ceux qui n’ont pas la possibilité de verdir un toit peuvent végétaliser une façade. Les plantes grimpantes protègent des rayons du soleil, procurent ombre et fraîcheur, filtrent les particules de poussière, réduisent le bruit et offrent un excellent abri aux oiseaux et insectes.
Contrairement aux idées reçues, presque toutes les façades intactes peuvent être végétalisées avec des plantes grimpantes. Il est toutefois recommandé d’impliquer un spécialiste dans le processus de conception car les bourgeons des plantes qui poussent parfois dans les fissures, peuvent endommager les bâtiments.