Plus grand musée du monde, le Louvre accueille chaque année près de 9 millions de visiteurs. Victime de son succès et de son âge vénérable, le Palais souffre. Le flux des visiteurs est souvent difficile, la salle de la Joconde dans laquelle se pressent la majorité des touristes sans même apercevoir les innombrables chef-d’oeuvres qui illuminent les salles et les couloirs avoisinants, est perpétuellement engorgée. De plus, certaines parties des bâtiments accusent les signes du temps et subissent d’inquiétantes infiltrations d’eau. Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’un concours qui doit rapidement donner une nouvelle dimension au musée. Baptisé « Louvre Nouvelle Renaissance » le projet devra être réalisé rapidement et sans jamais fermer le musée.
Le projet « Louvre Nouvelle Renaissance » repose sur une rénovation ambitieuse du célèbre musée parisien, autant sur le plan architectural que technique. Suite à des constats alarmants sur l’état de dégradation de certains espaces et des infrastructures vieillissantes (comme les variations climatiques dangereuses pour les collections), la présidente du Louvre, Laurence des Cars, envoie une note confidentielle à Rachida Dati, Ministre de la Culture. Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron déboule au Louvre et, installé devant la Joconde, il présenter un ambitieux projet d’assainissement et d’agrandissement du musée.
Le projet met l’accent sur plusieurs initiatives architecturales clé. D’abord, une nouvelle entrée sera créée via la colonnade de Perrault, visant à délester l’actuelle entrée principale sous la pyramide conçue par Ieoh Ming Pei, qui est désormais saturée en grande partie en raison du triple du nombre initialement prévu de visiteurs. Ce nouvel accès devrait améliorer la distribution des flux de visiteurs dans le musée. Par ailleurs, des espaces souterrains sous la cour Carrée seront aménagés pour abriter deux vastes salles d’exposition et un corridor reliant l’est à l’ouest.
Une salle rien que pour elle
Une annonce notable concerne le transfert de La Joconde dans une nouvelle salle souterraine de 2000 m² sous la cour Carrée, accessible directement depuis cet espace. Cette relocalisation vise à réduire les encombrements que la célèbre œuvre suscite actuellement dans la salle des États, où les conditions de visite sont jugées inconfortables. Il ne s’agit pas simplement d’un déplacement physique, mais d’un changement de paradigme en muséologie : la Joconde sera enfin placée dans son contexte historique, à l’image d’autres grandes œuvres telles que Guernica de Picasso au musée Reina Sofía de Madrid.
Le financement du projet, estimé entre 400 et 800 millions d’euros selon les sources, repose sur un mélange de contributions publiques et privées. Le ministère de la Culture alloue 10 millions d’euros, complétés par une augmentation tarifaire pour certains visiteurs internationaux. Le Louvre prévoit également de faire appel au mécénat.
Le cahier des charges du concours vient d’être publié. Les candidats retenus devront remettre leur copie en mars 2026 et les travaux débuter à l’automne 2026. Pour que tout «puisse être finalisé en 2031», insiste Emmanuel Macron.
LVMH avance ses pions
La loi Aillagon encourage le mécénat d’entreprise en offrant une réduction d’impôt de 60% sur les dons, ce qui stimule l’intérêt des entreprises à investir dans des projets culturels. LVMH, un acteur majeur dans ce domaine, a montré un intérêt marqué pour le développement et la modernisation du Louvre. En inaugurant la nouvelle Samaritaine en 2021 (20’000 m2 de boutiques de luxe à deux pas la colonnade de Perrault), LVMH espérait attirer un grand nombre de touristes. Les résultats actuels ne sont pas ceux attendus.
Bernard Arnault, à la tête de la multinationale, soutien activement l’idée d’un nouveau point d’accès au Louvre. Depuis 2017, Louis Vuitton organise ses défilés de mode dans la cour carrée du Louvre, ce qui témoigne des relations étroites entre le groupe de luxe et le musée. En 2025, LVMH a renforcé son engagement culturel en parrainant l’École du Louvre à travers Louis Vuitton, contribuant ainsi à l’enseignement de l’histoire de l’art et de la muséologie au cœur du palais.
En 2024, LVMH s’est engagé à verser 7,3 millions d’euros au Louvre, répartis sur trois ans. Cela démontre une stratégie continue de soutien au musée. De plus, des discussions auraient eu lieu entre la présidente du Louvre et Bernard Arnault concernant la possible installation d’un restaurant gastronomique près de la colonnade de Perrault. Ces initiatives illustrent comment Bernard Arnault et LVMH continuent d’étendre leur influence et leur présence dans les projets majeurs du Louvre.
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