Suite à l’incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris et à la décision de la reconstruire à l’identique, la société setec opency, filiale du groupe setec, a été chargée par l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris de la planification, de la coordination et du pilotage général du projet. Une planification rigoureuse et détaillée de toutes les phases, ainsi qu’une gestion de l’espace incluant la coordination de tous les acteurs, ont été mises en place en vue d’une réouverture prévue fin 2024. Le modèle de pilotage du Lean Construction a été un facteur déterminant pour relever ce défi.

La construction de la cathédrale Notre-Dame de Paris commence en 1163 et s’étend sur près de deux siècles. Ses dimensions sont imposantes (130 m de long, 48 m de large alors que la flèche culmine à 96 m de hauteur) et la richesse de ses décorations est d’une beauté inédite.

Sa position au cœur de Paris et son importance historique au fil des siècles en font un symbole de la ville et l’un des monuments les plus connus au monde.

L’incendie dévastateur survenu le 15 avril 2019 a choqué la planète. Une fois le feu maîtrisé et la structure sauvée de l’effondrement, les réflexions sur la reconstruction commencent, et les projets les plus divers sont proposés. Finalement, l’objectif d’une restauration en 5 ans est fixé par le président de la République dès le lendemain de l’incendie.

L’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris est créé par la loi du 29 juillet 2019 pour conduire le pilotage de la restauration.

Il attribue 140 marchés de travaux mobilisant 250 entreprises et ateliers d’art. Ce projet colossal de réhabilitation, devient l’une des entreprises les plus ambitieuses du secteur. Dans ce contexte complexe, setec opency est chargée de l’ordonnancement, du pilotage et de la coordination (OPC) des travaux, en s’appuyant sur une méthodologie de gestion des projets nommée Lean Construction. Philippe Mouton, responsable d’activité, et Ionut Neculce, chef de mission OPC, sont à la tête des opérations.

L’OPC général gère la coordination de tous les intervenants, tant internes qu’externes, en veillant à ce que les objectifs du projet soient respectés. Ce modèle de gestion est essentiel pour harmoniser les opérations de restauration de la cathédrale, ce qui s’avère particulièrement critique dans un chantier d’une telle envergure.

LA MAÎTRISE DU TEMPS

L’une des premières étapes dans la mise en œuvre de cette stratégie a été l’analyse approfondie des temps de travail sur le chantier afin d’obtenir une planification aussi précise que possible.

L’approche Lean Construction mise en place favorise une coordination maîtrisée, une gestion du temps et de l’espace pour chaque acteur du projet, le tout de manière collaborative. Cette méthode préconise la gestion du projet par flux (travaux, matières et décisions), tout en réduisant les gaspillages et en concentrant les efforts sur la maximisation de la valeur ajoutée.

Des ateliers de planification collaborative à l’aide de post-its sont organisés avec les entreprises. Il s’agit, dans un premier temps, d’expliquer la méthode et d’accompagner tous les acteurs pour qu’ils s’approprient le modèle. L’établissement public, le Maître d’ouvrage (MOA), la maîtrise d’œuvre en gestion de projet (MOE) ainsi que les entreprises sont réunies dans cet exercice de co-construction d’un planning détaillé, ce qui permet de fiabiliser le calendrier contractuel. Ensuite, semaine après semaine, les équipes de setec opency s’appuient sur des outils agiles, collaboratifs et visuels, tels que le PIC Dynamique et le Last Planner System (LPS).

« CHANTIER DIVISÉ EN SEPT OPÉRATIONS DISTINCTES »

La planification à trois et six semaines représente un autre aspect fondamental de cette méthodologie. Grâce à ces outils visuels et intuitifs, les chefs de chantier sont responsabilisés dans la planification de leurs tâches. Cette initiative encourage un dialogue continu et permet d’adapter les ressources et les effectifs aux besoins réels du chantier. La responsabilisation recadre ainsi les équipes autour des objectifs communs, favorisant un esprit de collaboration essentiel dans un projet aussi ambitieux.

Tout cela s’inscrit dans une dynamique où le respect des délais est primordial. L’objectif ambitieux d’une réouverture en cinq ans représente un défi supplémentaire. La gestion des contraintes techniques liées à l’exiguïté des lieux et à la coactivité des plus de 500 compagnons, artisans d’art, architectes, ingénieurs et encadrants présents simultanément sur site, alliée à l’exigence du calendrier, nécessite une coordination technique minutieuse.

L’organisation du chantier est divisée en sept opérations distinctes, chacune devant être rigoureusement planifiée pour respecter le délai global. Le caractère unique du bâtiment nécessite de faire appel à de nombreux compagnons et artisans, qu’il faut intégrer à la planification générale. Des travaux patrimoniaux tels que la taille de pierre, la réparation et la reconstruction de murs, de charpentes, de sculptures, d’ébénisterie, de décoration, de peinture ou de ferronnerie font appel à des savoir-faire ancestraux.

Au total, quelque 250 entreprises ont collaboré à la reconstruction de la cathédrale. Dans ce contexte, la maîtrise de la logistique est essentielle. Un logisticien est affecté à cette tâche afin d’assurer une gestion efficace des flux de matériaux. La méthode 5S (trier, ranger, nettoyer, ordonner, standardiser) est également mise en place sur le chantier. Cette démarche vise à promouvoir un environnement de travail ordonné et efficace, réduisant ainsi les temps perdus liés à la recherche d’éléments nécessaires. L’idée est de garantir que chaque intervenant sache exactement où trouver l’équipement requis, ce qui améliore la fluidité des opérations.

La méthodologie Lean Construction mise en œuvre par setec opency représente une réponse innovante et efficace aux défis complexes posés par la restauration de Notre-Dame de Paris. En plaçant la collaboration et la planification stratégique au cœur des opérations, cette approche garantit que chaque acteur est mobilisé et que tous travaillent en synergie vers un objectif commun. La réussite de cette opération ne repose pas seulement sur la gestion des travaux, mais également sur une vision partagée de ce que doit être la cathédrale.

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Sylvatest : Une technologie au service du bois

Depuis sa création en 1990 à l’EPFL par Jean-Luc Sandoz, le Sylvatest s’est imposé comme un outil incontournable dans l’évaluation non destructive du bois. Grâce à sa capacité à mesurer précisément les propriétés mécaniques des structures, il est utilisé dans des domaines variés, de la restauration du patrimoine à la maintenance industrielle en passant par le réemploi et le contrôle qualité. Voici quelques exemples concrets de son application. Le Sylvatest joue un rôle clé dans la restauration des monuments historiques en permettant une évaluation fiable de l’état des bois anciens.

Flèche de Notre-Dame de Paris : Le choix des meilleurs chênes pour la reconstruction de la charpente a été réalisé avec le Sylvatest, garantissant des performances mécaniques optimales et une durabilité accrue. Les tests des chênes ont été effectués sur le parc à bois de la scierie Ducerf.

Groupe CBS-CBT

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