En Suisse, les façades solaires présentent un grand potentiel pour la production d’énergie, notamment pour répondre aux besoins en électricité et en chaleur.
Les murs des bâtiments représentent près de 20 % du potentiel photovoltaïque du pays. Selon ENERGYScope, la plateforme d’information développée par le Centre de l’Energie de l’EPFL, le potentiel des façades solaires est estimé à 18 TWh par an en Suisse. Bien que les installations solaires sur les toits soient plus répandues, les façades offrent un complément intéressant, surtout en hiver où elles peuvent être optimisées pour la production d’électricité lorsque le soleil est bas.
En Suisse, les surfaces totales disponibles et bien exposées au rayonnement solaire sont estimées à 140 km2 pour les toitures, et à 55 km2 pour les façades. Le rayonnement solaire moyen sur ces surfaces correspond à environ 200 TWh par an, ce qui équivaut quasiment à la consommation énergétique totale actuelle de la Suisse.
Bien entendu, tout ce rayonnement ne peut être converti en énergie utilisable (énergie finale), car il faut tenir compte du rendement imparfait des technologies utilisées. En admettant que l’on couvre 20 % de la surface totale par des capteurs thermiques (pour la production d’eau chaude), et les 80 % de surfaces restantes avec des panneaux photovoltaïques (pour la production d’électricité), nous pourrions alors, simultanément et en considérant les rendements des technologies disponibles aujourd’hui :
- satisfaire la totalité de nos besoins en eau chaude sanitaire et industrielle (13 TWh par an) ;
- produire 9 TWh par an de chaleur, permettant de couvrir 20 à 30 % de nos besoins de chauffage en 2050
- produire 24 TWh par an d’électricité, soit entre 35 et 45 % de la consommation escomptée en 2050 suivant le scénario considéré.
En pratique, au regard des diverses contraintes d’installation, il ne sera pas possible de couvrir la totalité des surfaces disponibles avec des capteurs solaires.
On estime ainsi, de manière réaliste, que seule la moitié de ce potentiel d’électricité solaire pourrait être effectivement exploitée, soit 12 TWh/an compte tenu des technologies actuelles.
Les performances des capteurs solaires thermiques présentent encore une certaine marge de progression, notamment pour les capteurs sous vide. Mais ce sont surtout les technologies photovoltaïques (convertissant le rayonnement solaire en courant électrique), qui présentent le principal potentiel d’amélioration.
Il pourrait passer en moyenne de 16 % actuellement à 25 % en 2035, ce qui permettrait d’augmenter le potentiel photovoltaïque de plus de 50 %. On peut ainsi espérer atteindre 18 TWh de production à cet horizon, ce qui représente les 3/4 de notre production nucléaire actuelle (24 TWh).
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