Vincent Mangeat, a marqué le petit monde de l’architecture romande. Au cours de sa carrière qui couvre cinq décennies, il signe plusieurs bâtiments publics emblématiques. Il aura également inspiré plusieurs générations d’architectes en devenir en tant que Professeur à l’ETHZ et à l’EPFL. Il s’est éteint ce mardi 12 mars à l’âge de 83 ans.
Les effluves aromatisées de la pipe de Vincent Mangeat hantent encore certains couloirs de l’EPFL. Son visage hirsute et les petits nuages qui l’accompagnaient bien souvent, donnaient à l’architecte d’origine jurassienne un air de savant fou qui lui allait plutôt bien. Homme d’idées, de concepts, de projets et de transmission, Vincent Mangeat a obtenu son diplôme d’architecte en 1969. Installé à Nyon depuis les années septante, il aura, en parallèle à sa pratique professionnelle, une carrière académique remarquable. D’abord chargé de cours au DA de l’EPFL (rue de l’Eglise Anglaise pour ceux qui s’en souviennent), il s’exile quelques temps à Zurich où il est nommé Professeur assistant. De retour à l’EPFL en 1990 en tant que Professeur ordinaire, il transmet son amour du projet et sa rigueur conceptuelle à des générations de futurs architectes romands.
Les projets majeurs qui ponctuent sa carrière sont sans aucun doute le Gymnase de Nyon (1985), le bâtiment SwissControl à la Dole (1992) et la Maison de l’écriture Fondation Jan Michalski à Montricher (2013).
Son caractère entier passait parfois pour de l’autoritarisme: « impossible de lui faire changer d’opinion lorsqu’il avait une idée en tête! », disent ceux qui ont eu à discuter projet avec lui. « Toujours grouillant d’idées et hyperactif, Vincent Mangeat était un personnage, un architecte d’un autre temps, comme on en fait plus. » Jury de plusieurs concours, actif tant dans le monde académique que sur la scène publique, il savait faire entendre sa voix et défendre les projets qui lui tenaient à coeur. Ceux qui l’on côtoyé savent que c’était d’abord son amour de l’architecture et son attention aux besoins des futurs utilisateurs de ses bâtiments qui l’animait.
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