En 2015, l’Université de Bâle et le Service des bâtiments organisaient un concours de projets pour la nouvelle construction du département de biomédecine sur le site de Schällemätteli. Cette procédure de mise en concurrence, qui était également prévue dans le plan d’aménagement, devait assurer la qualité urbanistique et architecturale du futur centre. Grâce à l’avant-projet élaboré ensuite par l’équipe de planification générale réunie autour des architectes Caruso St John, lauréats du concours, cette double exigence pouvait être remplie. A ce moment là, leur proposition est qualifiée d’excellente par la profession et respecte le budget. L’université exige pourtant une réduction des coûts de 15 %. Malgré les mesures d’économie détaillées qui lui sont fournies, celle-ci remercie dans un premier temps son mandataire, puis le Service des bâtiments. L’établissement décide de réaliser lui-même le projet qui se monte à 200 millions de francs, bien qu’il n’ait – de son propre aveu – jamais assuré seul la maîtrise d’œuvre d’un chantier d’envergure. Les doutes et l’inquiétude que fait naître cette périlleuse démarche agite la SIA et préoccupe les entreprises de construction qui seront appelées à réaliser les travaux. Lorsque les maîtres d’ouvrages se croient tout puissants et empiètent sur les compétences qui reviennent à leurs mandataires les résultats sont rarement bons. Que cette volonté soit affichée par une institution telle que l’Université de Bâle est d’autant plus inquiétant et surprenant.