En 2020, le secteur principal de la construction a réalisé un chiffre d’affaires de 19,5 milliards de francs (-5.8 % par rapport à l’année précédente). En demandant la fermeture des chantiers, les syndicats ont mis inutilement plusieurs milliers de travailleurs au chômage partiel, notamment en Suisse romande. Étant donné que le nombre de marchés publics a chuté dans de nombreux cantons, le chiffre d’affaires de 19,8 milliards de francs prévu pour 2021 dépendra largement de la mise en œuvre du plan en cinq points du secteur de la construction par les maîtres d’ouvrage publics.
Le secteur principal de la construction a assumé son rôle de robuste pilier de l’économie suisse. En 2020, le chiffre d’affaires a atteint 19,5 milliards de francs. Affichant une baisse de -5,8 % par rapport à 2019, le secteur principal de la construction s’en est mieux sorti que bien d’autres branches. Si tous les acteurs impliqués avaient tiré à la même corde, le secteur principal de la construction aurait pu être un pilier encore plus solide. Lors de la conférence de presse en ligne tenue fin février, Gian-Luca Lardi, président central de la Société Suisse des Entrepreneurs, a mis l’accent sur le rôle fondamental des investissements publics pour le secteur et sur l’importance de la cohésion.
En mars 2020, le Tessin a été le premier canton touché par la pandémie. Dans le reste du pays, la SSE a toujours été claire sur le fait que les chantiers devaient uniquement être fermés là où les règles d’hygiène et de distanciation ne pouvaient pas être respectées. Les contrôles de la Suva confirment que sur plus de 97 % des chantiers, les mesures de lutte contre la pandémie sont respectées.
Dès lors, l’attitude des syndicats, qui demandaient une fermeture généralisée de tous les chantiers de Suisse au printemps 2020, a suscité beaucoup d’incompréhension. Malheureusement, certains cantons romands ont accédé à cette demande, ce qui a contribué à la baisse du chiffre d’affaires. En Suisse romande, le chiffre d’affaires a reculé de 12 % par rapport à l’année précédente, contre seu- lement 3 % environ en Suisse alémanique. En mettant des chantiers à l’arrêt, les syndicats ont mis inutilement jusqu’à 10000 personnes au chômage partiel en Suisse romande, et plusieurs centaines de salariés ont perdu leur emploi. Pour autant, rien n’indique à ce jour que cela ait eu un quelconque effet positif sur l’endiguement de la pandémie.
MARCHÉS PUBLICS : QUID DE 2021 ?
L’indice de la construction, qui est l’outil de prévision du Credit Suisse et de la Société Suisse des Entrepreneurs, prévoit un chiffre d’affaires de 19,8 milliards de francs en 2021.
L’année 2020 a été l’exercice le plus mauvais depuis cinq ans. Les prévisions tablent sur une légère reprise du chiffre d’affaires en 2021, mais restent en dessous des valeurs d’avant la pandémie. Cependant, la question de savoir si l’évolution positive se concrétisera dépend aussi des pouvoirs publics et de leur manière d’assumer leurs responsabilités en plani- fiant, autorisant et réalisant leurs projets de construction. En 2020, le nombre de marchés publics a en effet reculé dans la plupart des cantons, alors que l’État devrait précisément réaliser des investissements utiles, sou- vent déjà budgétisés, lorsque les temps sont difficiles.
Dans l’important domaine du génie civil public, les commandes ont chuté de 3,4 %, tandis que les réserves de travail ont reculé de 2,5 %. En outre, force est de constater que le traitement des demandes de permis de construire des maîtres d’ouvrage privés a également subi des retards auprès des autorités, apparemment pour cause de télétravail.
Aussi, la Société Suisse des Entrepreneurs appelle les maîtres d’ouvrage publics à mettre en œuvre le plan en cinq points de la SSE et d’Infra Suisse. En d’autres termes, il faut accélérer le traitement des demandes de permis de construire et faire avancer les projets planifiés. En outre, la Confédération, les cantons et les communes devraient appliquer dans la pratique le changement de paradigme en matière de marchés publics, même si tous les détails ne sont pas encore réglés. Au lieu d’attribuer des marchés à l’offre affichant le prix le plus bas, il faut adjuger les projets à des prix équitables au prestataire proposant la meilleure qualité.
Cela permettrait au secteur principal de la construction de continuer à jouer son rôle de pilier clé de l’économie suisse en 2021.