Des chercheurs de l’EPFL, du CHUV et des HUG ont analysé la distribution géographique d’un trouble du sommeil parmi 3700 Lausannois et ont utilisé le lieu d’habitation de ces derniers pour évaluer le niveau de bruit nocturne causé par les trafics routier et ferroviaire. Cela a permis de mettre en évidence des quartiers où somnolence diurne et bruit nocturne sont clairement associés. Cette étude pourrait servir de base pour déterminer de nouvelles mesures de réduction sonore en ville. La circulation lausannoise est la plus bruyante de Suisse : elle dépasse souvent les 55 décibels, soit la valeur limite européenne, en raison de ses rues en pente qui entraînent des démarrages ou des accélérations marqués. Pour la première fois, des chercheurs de l’EPFL, du CHUV et des HUG ont étudié les plaintes de somnolence de 3697 Lausannois participant à l’étude CoLaus/PsyCoLaus, en parallèle avec les données d’un cadastre du bruit réalisé par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). « Cette étude, publiée dans l’International Journal of Hygiene and Environmental Health, établit un lien entre le lieu de vie des personnes qui souffrent de somnolence diurne et le bruit nocturne causé par les trafics routier et ferroviaire, révélant l’existence de points noirs particulièrement problématiques en ville de Lausanne », explique Stéphane Joost, chercheur au Laboratoire de systèmes d’information géographique (LASIG) de l’EPFL. Les perturbations du sommeil ont un réel impact négatif sur la santé, puisqu’elles peuvent causer une somnolence diurne, une augmentation du stress et des maladies psychiques telles que la dépression, un risque accru d’obésité, des maladies cardio-vasculaires ou encore des accidents liés à la fatigue. En plaçant sur une carte les cas de personnes souffrant de graves problèmes de somnolence et en les comparant avec le cadastre du bruit de la circulation établi par l’Office fédéral de l’environnement (sonBASE), les chercheurs ont pu observer des zones où se regroupent des cas similaires, dévoilant ainsi l’impact de ces nuisances sur le sommeil des Lausannois.