Le groupe Hirslanden, les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) et la Caisse de prévoyance de l’État de Genève (CPEG) construisent ensemble le nouveau Centre de chirurgie ambulatoire de Genève (CCAG) dans le quartier de Champel. Fruit d’un partenariat public-privé, il sera le premier de cette envergure en Suisse. Ouverture prévue en 2025.
Surplombant la ville, le nouveau Centre de chirurgie ambulatoire de Genève (CCAG) s’inscrit dans un site dont l’histoire est liée à la pratique de la médecine depuis plus de 150 ans. C’est ici qu’ouvrait en effet en 1873 l’ancien complexe balnéaire de Beau-Séjour; les eaux glaciales de l’Arve attiraient alors les curistes en provenance de toute l’Europe. L’ambitieux projet, initié par l’avocat et homme d’affaires David Moriaud, ainsi que par le docteur Paul Glatz, donna naissance à un vaste établissement de soins balnéaires qui jouxtait le domaine de Beau-Séjour. Une grande maison patricienne située sur les hauteurs de la parcelle fut transformée en un hôtel de 200 chambres alors qu’en contre-bas, c’est un ensemble de villas cossues qui allait émerger. Cet historique constitutif de la structure du quartier est lisible sur le territoire encore aujourd’hui. Quelque temps plus tard, la première mutualisation d’infrastructures hospitalières de Genève eut lieu à cet emplacement. Les chirurgiens réalisaient jusqu’alors leurs interventions chacun dans son propre cabinet. Plusieurs d’entre eux s’unirent pour créer un centre dans lequel ils viendraient opérer, bénéficiant ainsi d’un équipement commun. Le premier lieu de chirurgie collective de Genève était né sur le site même où s’élève aujourd’hui le nouveau Centre de chirurgie ambulatoire.
Le projet actuel débute en 2017. Dans une volonté de réduire les coûts de la santé et d’optimiser les infrastructures, la CPEG entreprend la construction en collaboration avec le groupe Hirslanden et les HUG, unis dans un partenariat public-privé, du plus grand centre de chirurgie ambulatoire de Suisse, notamment en termes de nombre de blocs opératoires.
Le CCAG offrira 6400 m2 de salles de consultation et d’opération. Il dénombrera dix salles chirurgicales, dont quatre pour les interventions avec anesthésie locale: dermato-chirurgie, proctologie, chirurgie des nerfs périphériques ou encore injections intravitréennes. Six salles supplémentaires de chirurgie ambulatoire conventionnelle seront dévolues à l’urologie, l’orthopédie, l’ophtalmologie, ainsi qu’aux chirurgies viscérale, maxillo-faciale, vasculaire, gynécologique et d’otorhino-laryngologie (ORL). Seule l’association des deux partenaires permettra d’atteindre le seuil de rentabilité d’un tel centre, estimé à 9000 interventions par an.
Afin de respecter les gabarits imposés, de réduire la perception d’échelle et de garder un dialogue formel avec les villas et bâtiments voisins, les architectes effectuent un grand travail sur le volume du bâtiment. Les contraintes se transforment en opportunités.
La fin de crête sur laquelle se pose le CCAG permet d’inscrire l’édifice dans la pente végétale et d’enfouir deux niveaux, tout en garantissant un apport en lumière naturelle au premier d’entre eux (rez-de-jardin). Les niveaux inférieurs profitent également d’une longueur totale d’un tiers plus importante que la partie émergée. Le plan dessine deux rectangles qui s’imbriquent l’un dans l’autre. La première aile comporte quatre niveaux hors sol et un en moins à l’arrière; cet ajus- tement volumétrique participe à la maîtrise de l’impact visuel tout en offrant une surface importante aux plateaux principaux.
EFFICACITÉ ET BIEN-ÊTRE
Un desk de réception en bois accueille les patients au rez-de-chaussée. Cet espace s’ouvre transversalement côté rue et côté ville, assurant un grand apport en lumière naturelle, ainsi qu’un dégagement visuel sur la végétation avoisinante. Derrière la réception, une petite cafétéria s’ouvre sur une terrasse qui dessine un nouveau parc public au bénéfice du quartier. Le reste du rez-de-chaussée est composé de cabinets de consultation et des urgences d’ophtalmologie. Un couloir de circulation interne permet aux médecins et au personnel de communiquer rapidement.
Les premiers et deuxièmes étages sont pratiquement similaires.
Le troisième étage, plus petit, est réservé au corps médical et au personnel. Ici se succèdent des bureaux, une salle de conférence et d’enseignement, ainsi qu’un local de pause doté d’une cuisine et s’ouvrant sur la terrasse.
Les étages inférieurs sont dédiés aux blocs opératoires et à tous les services connexes, ainsi qu’aux importants équipements techniques. L’installation du monte-charge, de l’unité de stérilisation et des équipements d’imagerie sont des étapes distinctes. Le bâtiment est chauffé grâce à une pompe à chaleur air/eau.
Le plateau chirurgical est le plus grand de Suisse de ce type. La présence de tous les blocs sur un même niveau assure une parfaite maîtrise des techniques et des flux de personnes, ainsi qu’une optimisation du travail des anesthésistes; grâce aux connexions internes entre les blocs, un anesthésiste peut suivre plusieurs interventions simultanément en toute sécurité. Le plateau est relié aux HUG par un tun- nel qui permet certains approvisionnements ou un éventuel transfert d’urgence.
« COMPÉTENCES, FORMATION, GESTION ET ACCUEIL »
Si le groupe Hirslanden et les HUG conjuguent leurs compétences et expertises médicales, le groupe de cliniques ajoute également une technologie de pointe, ainsi que le savoir-faire du monde privé en termes de gestion et d’accueil des patients. Une attention particulière a été portée à la qualité des matériaux et du mobilier, aux espaces de réception et d’attente ou encore à tout le parcours effectué par le patient avant et après son intervention. Les éléments techniques, qui peuvent créer un effet anxiogène, sont masqués autant que possible derrière d’élégants habillages. Le dessin des faux-plafonds est soigné, l’architecture privilégie les vues sur la forêt et la lumière naturelle et prévoit des patios végétalisés jusqu’au cœur du bâtiment.
Les premières étapes de construction offrent leurs lots de défis. La qualité relative du terrain et la profondeur importante de la fouille imposent une phase de travaux spéciaux complexe (parois moulées, berlinoise, etc.). Les choix constructifs sont ensuite fonctionnels, mettant d’accent sur les importantes installations techniques. Les aménagements intérieurs jouent de quelques clins d’œil à l’histoire du site dans une relecture fine et contemporaine. Les sols et les plafonds sont par exemple ornés d’une bordure colorée qui suggère les frises du 18e siècle.
La livraison du bâtiment est prévue pour le mois de juin prochain, alors que les premiers patients seront accueillis dès décembre 2025.
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