Le prix suisse de la construction métallique Prix Acier est décerné par le SZS tous les deux ans. Organisée le 4 octobre dernier, la cérémonie a mis les ponts et passerelles à l’honneur.
Depuis 2005, les concepteurs de structures et bâtiments en acier concourent pour le Prix Acier décerné par le SZS (Centre Suisse de la construction métallique) avec le soutien de l’association faîtière de la branche de la construction de façades et de la construction en acier et en métal metal.suisse.
Le prix distingue des ouvrages qui sont exemplaires du point de vue de leur qualité architecturale et de la performance technique de la construction métallique. Les principaux critères de sélection sont l’utilisation créative et économique de l’acier, le recours à des techniques novatrices et la virtuosité architecturale.
Sont pris en considération les structures en acier, ainsi que des projets dans le domaine de la construction métallique, pour autant que l’acier ait été utilisé comme matériau de construction. Les projets soumis sont jugés par un jury d’experts convoqué par le Centre suisse de la construction métallique.
Le Prix Acier reconnaît explicitement la collaboration entre le Maître d’ouvrage, les architectes, les ingénieurs et les entreprises de construction métallique qui contribuent ensemble à la réussite d’un projet.
« Qualité technique, économique et architecturale »
Parmi les projets primés lors de cette édition, plusieurs ponts et passerelles se distinguent. La Negrellisteg à Zurich figure parmi les lauréats, tout comme la rénovation du Viaduc de Saane et le deuxième pont sur le Rhin de Reichnau. Une distinction a également été décernée à la passerelle des rives de la Broye à Payerne.
La Rénovation et l’extension du complexe scolaire de Auen, ainsi que le Stade de la Tuilière à Lausanne complètent le quatuor des gagnants. Vous trouverez ci-après les motivations du jury du Prix Acier sur notre sélection.
DE ZURICH À PAYERNE
La passerelle Negrellisteg à Zurich porte le nom d’un illustre ingénieur, Luigi (Aloïs) Negrelli (1799 – 1858) originaire du Trentino, qui a notamment œuvré avec talent en Suisse et à Zurich.
L’ouvrage réalisé par les ingénieurs Conzett Bronzini Partner, Diggelmann + Partner avec 10:8 Architekten et Officine Ghidoni se déploie tel un fil tendu sur un outil de tissage, s’enroulant sur ses deux bâtons d’extrémité. C’est un geste simple et précis qui croise la dense trame des rails de chemin de fer. La composition de l’ouvrage ne laisse rien au hasard, elle est pragmatique et holistique à la fois. Tout est intégré et pensé: son insertion dans le site, sa matérialité, sa fonction, son usage et ses méthodes de construction. De l’échelle urbaine au plus petit détail, la passerelle se construit et s’insère avec justesse dans la ville de Zurich.
La passerelle des rives de la Broye à Payerne relie élégamment les chemins riverains bordés d’une vieille allée d’arbres entre une zone résidentielle sur la rive droite et une zone industrielle sur la rive gauche.
Au premier coup d’œil, la passerelle ressemble à un pont en auge purement fonctionnel. Mais l’observateur averti est immédiatement frappé par la transparence inhabituelle de la construction, qui laisse même apparaître les arbres situés à l’arrière à travers les découpes de tôle en forme de losanges. La passerelle s’intègre ainsi harmonieusement dans le paysage. Un éclairage soigneusement conçu permet de jouer habilement avec cet effet, même la nuit.
Cette transparence prononcée a pu être obtenue en premier lieu grâce au serrage de la passerelle sur les deux culées. Les ingénieurs d’Ingeni ont exploité ce paramètre de manière conséquente. Le point d’inflexion, où la force de compression dans la bride supérieure se transforme en charge de traction, se situe exactement au tiers de la portée. Outre un comportement vibratoire nettement amélioré, le couple de serrage du palier entraîne un moment de flexion plus faible au milieu du champ et, par conséquent, des forces de pression plus faibles dans la bride supérieure. Celle-ci n’est ainsi pas centrée sur l’âme comme d’habitude, mais placée latéralement, en angle derrière elle, et soutenue par seulement quatre nervures verticales spéciales placées en retrait.
Le Stade de la Tuilière de Lausanne a déjà remporté plusieurs récompenses. Situé au nord de la ville, ce nouveau stade de football est une construction ambitieuse, mêlant simplicité et pragmatisme. Conçu exclusivement pour les matchs de football et les grands événements, ce bâtiment sportif se démarque par son architecture à la fois simple et efficace. En raison du programme de rencontres sportives et de son emplacement à la périphérie, les concepteurs de cet édifice de grande envergure se sont concentrés sur sa fonction primaire, à savoir d’être un complexe sportif. Grâce à sa structure rudimentaire mais remarquable, il porte une symbolique forte de l’identité culturelle, sportive et architecturale de la ville. Sa structure est avant tout conventionnelle, respectant les exigences propres à tout stade sportif. Les gradins sont agencés en pente raide afin que le public puisse être littéralement au plus près de l’action, tout comme le toit placé bas qui amplifie les applaudissements et chants scandés par les supportrices et supporteurs. De cet ensemble architectural et structurel résulte une contribution significative aux manifestations qui s’y tiendront.
Le nouveau stade de football de Lausanne est une belle réussite architecturale et technique qui offre une lecture facile et engageante du bâtiment. Cette construction en apparence simple présente un subtil équilibre entre les différents matériaux et forces employés. Misant sur une géométrie récurrente et des lignes épurées, la conception de ce stade a été récompensée pour sa parfaite alliance entre beauté et efficacité.
*********