PKE – Au cœur de Fribourg, un ensemble d’immeubles datant des années soixante profite d’un assainissement et d’une surélévation. Le bois, le béton et l’acier sont utilisés à bon escient pour une intervention exemplaire.

C’est au début du siècle passé que la ville de Fribourg s’étend sur son plateau supérieur. En 1906, les ingénieurs et constructeurs tracent le Boulevard de Pérolles, une élégante avenue de 1200 mètres au milieu de nulle part. Des images d’archives un brin surréalistes montrent un tram circulant entre des vergers sur une route droite et flambant neuve. L’industrialisation est en marche et la ville a besoin de nouvelles sur- faces constructibles. La proximité de la gare est un avantage. La ville prend vie autour de cet axe majeur, et fait naître commerces et logements. C’est aussi ici que trouveront place le campus universitaire et les futures hautes écoles (PKE).

Le développement se poursuit et les immeubles cossus des premiers temps laissent place à des bâtiments plus impo- sants. Fribourg découvre la modernité des années 50-60 et une densité qui lui était inconnue. La qualité architecturale n’est pas toujours au rendez-vous, mais le tracé et les gabarits offrent enfin à la ville son visage urbain.

À l’angle Boulevard de Pérolles/Rue Vogt, la Caisse de Pension Énergie (PKE) rénove un ensemble d’immeubles construit au milieu des années cinquante. Il regroupe cinq bâtiments dont un volume bas et en arc de cercle qui abrite un parking. La parcelle est en limite de falaise et offre donc un beau dégagement visuel sur la forêt, la Sarine et, en perspective, l’Abbaye de la Maigrauge, la cathédrale, la vieille-ville et le pont de la Poya.

Le rez-de-chaussée accueille des commerces et dessine un vaste socle. Un niveau intermédiaire, légèrement en retrait, est dédié à des surfaces administratives et donne de l’élan aux six niveaux supérieurs accueillant les logements. Cette architecture fonctionnelle et maîtrisée, bien que qualitative dans son concept, ne répond plus aux attentes actuelles en termes de typologies et s’avère clairement déficitaire en matière de performance énergétique.

ASSAINISSEMENT, DENSIFICATION

C’est l’entreprise totale Halter SA qui est en charge aujourd’hui des travaux d’assainissement et de surélévation. Les bureaux LZA Architectes SA et Thomas Jundt Ingénieurs Civils SA sont à ce titre les mandataires principaux.

Le caractère des façades est conservé. Un doublage extérieur et de nouvelles fenêtres améliorent de manière déterminante les performances énergétiques. Les techniques et installations sont remises à neuf (salles de bain, cuisines), de même que les surfaces (sols, murs, plafonds). Certaines typologies d’appartements sont modifiées; des petits logements ont été supprimés et intégrés dans un remaniement de plans minutieux afin de répondre aux attentes actuelles.

Les toitures existantes sont entièrement démontées et laissent place à une intéressante surélévation; deux niveaux sont ajoutés côté Boulevard de Pérolles et un côté Rue Vogt. Au total, vingt-huit nouveaux logements voient le jour.

La surélévation a pour particularité de privilégier un mix bois-béton. Cette nouvelle structure est réalisée par Induni & Cie SA qui rehausse les noyaux principaux en béton armé (cages d’escaliers, murs de refend et gaines d’ascenseurs) avant de mettre en place les éléments en ossatures bois fournis par la société Simonin SA. La structure existante des étages inférieurs a été renforcée ponctuellement. (PKE)

Les caissons bois mis en place reposent verticalement sur un HEB 240 périphérique qui sert de support et de mise à niveau. Ces mêmes caissons, qui font aussi office de toiture en pente, sont fixés à l’aide de cornières sur les porteurs en béton.

Un pare-pluie, un lambourdage, des voliges et une tôle acier sont posés en face extérieure. La face intérieure est composée d’un pare-vapeur, d’un lambourdage et de panneaux de placo.

A noter que sur ce site, l’accès et l’exiguïté représentent de vraies contraintes logistiques. Les travaux structurels de la surélévation ont débuté en mai 2023 et se sont terminés début décembre. (PKE)

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