MorgesLac – Dans la ville de Morges, au bord du Léman, un nouveau quartier est alimenté par un réseau thermique qui utilise l’eau du lac comme source d’énergie. Une chaudière à gaz veille à ce qu’il y ait suffisamment de chaleur pour également chauffer les jours d’hiver froids.
L’approvisionnement en énergie de demain est climatiquement neutre. Le gaz et son infrastructure jouent un rôle majeur dans la sécurité de l’approvisionnement et l’atteinte des objectifs climatiques. L’industrie gazière suisse travaille à la décarbonisation de l’approvisionnement en gaz et contribue ainsi largement à la réalisation des objectifs climatiques de la Suisse (MorgesLac).
OPPORTUNITÉ SAISIE
La ville de Morges dans le canton de Vaud souhaite à son tour apporter sa contribution à la protection du climat. Elle a donc adopté en 2018 une stratégie énergétique communale avec des objectifs concrets à atteindre jusqu’en 2035. Les besoins énergétiques finaux par habitant doivent baisser de 43% par rapport à 2017, la consommation d’électricité de 13%. De plus, la ville aspire à réduire les émissions de CO2 par tête de 41% jusqu’à cette date. Afin d’atteindre ce but ambitieux, il faut aussi et avant tout approvisionner tout le parc de bâtiments en énergies renouvelables. C’est pourquoi la construction de nouveaux réseaux thermiques a été définie comme l’un des cinq champs d’action prioritaires.
« EAU CAPTÉE À UNE PROFONDEUR DE 45 MÈTRES »
Grâce aux circonstances favorables, la ville s’est rapidement activée dans ce domaine. Au sud de la gare, entre les voies et le bord du lac, les CFF et la caisse de pension d’UBS ont planifié un nouveau quartier. L’occasion s’est ainsi présentée de réaliser un approvisionnement en énergies renouvelables pour ce site de taille, d’une part en établissant un partenariat entre la ville et les acteurs privés et d’autre part grâce à la volonté politique d’effectuer les investissements nécessaires d’environ CHF 11 millions.
L’EAU DU LAC COMME SOURCE D’ÉNERGIE
Dans le nouveau quartier, plusieurs bâtiments ont vu le jour avec des logements en location, des bureaux et locaux commerciaux, un service d’urgence médicale, des possibilités de logement assisté et une école. L’approvisionnement en chaleur et en froid des immeubles dans lesquels vivent et travaillent plus de 1500 personnes, est assuré par un nouveau réseau thermique. Le projet baptisé «MorgesLac» utilise l’eau du lac Léman comme source d’énergie. Celle-ci est captée via une conduite d’environ 1100 mètres de longueur à une profondeur de près de 45 mètres, où la température reste constante entre 6 à 8 degrés toute l’année.
L’eau parvient via la conduite dans la station de pompage, où elle est filtrée avant d’être acheminée vers les deux centrales énergétiques du nouveau quartier. Via un échangeur de chaleur, elle fournit de la chaleur au circuit hydraulique des centrales du site. De plus, cet échangeur sépare hydrauliquement les dispositifs techniques des centrales du quartier du réseau d’eau du lac et les protège ainsi contre la saleté. Deux pompes à chaleur par centrale énergétique augmentent la température afin de produire de l’eau de chauffage à 45 degrés et de l’eau chaude potable à 65 degrés. La répartition sur deux niveaux de température améliore l’efficacité énergétique du système.
REFROIDISSEMENT POSSIBLE ÉGALEMENT
Grâce à sa température constante, l’eau du lac peut être utilisée non seulement pour le chauffage et l’eau chaude, mais aussi pour le refroidissement. En plus du réseau de chaleur, le site dispose donc d’un réseau de froid. A l’aide de l’eau du lac, un échangeur de chaleur refroidit l’eau dans le réseau de froid à une température comprise entre 10 et 12 degrés. Ainsi, la température ambiante peut être limitée à 26 degrés au maximum en été, ce qui profite aujourd’hui notamment aux bureaux, écoles et bâtiments industriels avec des charges thermiques internes élevées. Au cours des prochaines décennies, ce refroi- dissement naturel pourrait également s’appli- quer aux habitations si les jours de canicule devaient être amenés à se multiplier.
UNE CHAUDIÈRE À GAZ ASSURE LA SÉCURITÉ
Le site conçu par les CFF a été baptisé «Les Halles». Dans la centrale énergétique, une chaudière à gaz assure la couverture des charges de pointe. De plus, elle garantit la sécurité de l’approvisionnement au cas où des problèmes techniques devaient survenir par exemple au niveau des pompes à chaleur. Les CFF avaient émis explicitement cette exigence. Pendant la phase de réalisation, lorsque le réseau n’était pas encore opérationnel, la chaudière à gaz était en outre utilisée pour chauffer les bâtiments terminés et sécher les chapes.
Selon les valeurs de planification, le réseau d’aquathermie produit au total 3340 mégawatts-heures de chaleur et 1040 mégawatts-heures de froid, dont 70% pour «Les Halles» (MorgesLac). En fonctionnement normal, l’énergie thermique provient à 90% des pompes à chaleur. La chaudière à gaz assure les 10% restants, en général les jours d’hiver particulièrement froids. Elle atteint environ 200 heures d’exploitation par an, peut délivrer une puissance thermique de 366 à 1200 kilowatts et dispose d’un rendement de plus de 95 %.
COMPLÉMENT PARFAIT
Grâce à la combinaison de l’aquathermie et d’une chaudière à gaz pour couvrir les charges de pointe, « Les Halles » disposent d’un approvisionnement en chaleur et en froid qui est à la fois fiable et respectueux du climat. Comparé à un chauffage au mazout, il est possible d’économiser environ 900 tonnes de CO2 par an. Morges fait ainsi un pas important en direction de ses objectifs climatiques. Il n’est dès lors pas étonnant que la ville ait entre-temps mis en œuvre son modèle éprouvé dans un second quartier. Ici, la géothermie et les rejets de chaleur des eaux usées servent de sources d’énergie et les besoins de pointe sont également couverts par une chaudière à gaz. Etant donné que les fournisseurs de gaz suisses passent successivement aux gaz renouvelables jusqu’en 2050, les deux réseaux énergétiques seront, eux aussi, climatiquement neutres au plus tard à cette échéance.
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