Une enquête menée en France par l’institut Ofices met en évidence un nette progression des vols d’engins de chantier sur l’année 2021. Le nombre de cas a pratiquement doublé par rapport à l’année précédente. Cette vague touche aussi la Suisse.
Les vols sur les chantiers ne sont pas une nouveauté. Métaux précieux, carburant et petit matériel attirent souvent les malfrats. Des cas de vols de cuisines entières, de parquet, de carrelage sont également régulièrement signalés. Plus étonnant et pourtant tout sauf banal, les vols de machines touchent depuis longtemps les entrepreneurs.
L’institut OFICeS (Observatoire Français de l’Industrie, du Commerce Et des Services) a réalisé une enquête auprès d’entreprises du BTP. Le rapport met en évidence une progression moyenne des vols sur les engins de chantier de 6 %. Entre 2020 et 2021, le nombre de cas a quasiment doublé. Sur les près de 700 entreprises de BTP interrogées dans le cadre de l’enquête OFICeS, 1 sur 3 a même déclaré avoir été confrontée à un vol de matériel (engin ou véhicule utilitaire) en 2021.
Les vols pour revente voire export, ceux pour désossage (recèle de pièces détachées) et ceux pour un usage personnel sont les trois typologies de vols de matériels de chantiers les plus récurrentes. Statistiquement, une forte hausse des vols de matériels de levage mais d’autres engins tels que des mini-pelles, des tombereaux et même camions-grue a été remarquée.
Ces actes sont commis sur tout le territoire par plusieurs réseaux très organisés, parfois d’envergure internationale, ce qui rend leur démantèlement complexe. « Si nous remarquons avec certitude une accélération des vols d’engins auprès des entreprises, les résultats de notre observatoire ont aussi étonnamment fait état d’un manque de connaissances de certains acteurs du BTP. Pour exemple, parmi les entreprises sondées, 2 sur 10 ne savent pas réellement ce qu’un vol leur a coûté ni même comment elles sont couvertes par leur assurance », expliquent les auteurs de l’étude. Pour 77 % des répondants de l’enquête OFICeS, un vol d’engin a pour conséquence indirecte principale de désorganiser leur travail. Pour 30 %, il entraîne une perte d’exploitation ou de marge avec l’application de pénalités financières pour retards dans les travaux. 11 % font quant à eux état de tensions commerciales avec leur client à la suite d’un vol et 2 % sont même contraints de mettre des collaborateurs au chômage technique.
En Suisse romande, une série de vols avait fait les gros titres de la presse entre 2017 et 2018 alors plusieurs machines avaient disparu dans les cantons de Vaud et Fribourg. Les engins avaient été retrouvés en France et au Portugal.
L’une des mesure les plus efficaces est l’installation d’un GPS et d’un système de localisation. Des solutions d’usine ou sur abonnement permettent de réduire les coûts d’un tel investissement.
Les tensions sur le marché et la prolongation des délais de livraison risquent de attiser encore plus les voleurs.
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