Le Congrès 2018 du Comité européen des équipements de construction (CECE), l’association réunissant toutes les parties prenantes privées et les organismes publics impliqués dans le secteur de l’équipement de construction et de terrassement, a eu lieu à Rome au mois d’octobre dernier. L’industrie, au centre d’un cycle positif, est confiante pour l’avenir. La digitalisation et les conditions cadres de la politique européenne liée à l’industrie des équipements de construction sont au coeur des enjeux.

Les salons européens comptent parmi les plus importants au monde. L’Allemagne, Le Royaume Uni et la France sont les marchés les plus porteurs. L’industrie de la construction, des machines et des équipements fournit de formidables efforts d’innovation. Une vision commune doit lui permettre de poursuivre sa progression.

L’industrie européenne fait face à d’énormes défis, tous secteurs confondus. Pour ce qui est des équipements de construction, la globalisation est intégrée depuis longtemps et les grands groupes internationaux jonglent avec les variations mondiales avec plus ou moins de succès. En Europe, ce sont plus de 300 000 personnes qui dépendent directement des fabricants d’équipement de construction comme source d’emploi et 100’000 de plus qui y sont liées. Le Comité européen des équipements de construction (CECE) représente auprès des autorités européennes les intérêts de quelque 1200 fabricants d’équipements de construction regroupés dans les associations nationales de treize pays (Allemagne, Royaume Uni, France, Italie, Espagne, République Tchèque, Suède, Finlande, Pays-Bas, Belgique, Autriche, Russie et Turquie). Ceux-ci génèrent un chiffre d’affaire annuel de 40 milliards d’euro et exportent une grande partie de leurs produits, en témoignage de leur compétitivité.

C’est à Rome que s’est tenu, du 17 au 19 octobre dernier, le congrès de la CECE. Le thème de l’événement, « building customer loyalty through a common vision » a mis l’accent sur la nécessité que toute la châine de production du secteur de la construction adopte une vision commune afin de tirer le plein avantage des nouvelles technologies et de la digitalisation. Le congrès se tient tous les deux ans et regroupe chefs d’entreprises européens et globaux de l’industrie ainsi que les principaux organisateurs de salons professionnels. Quelque 200 délégués, des décideurs et des chercheurs des domaines de l’industrie et de l’économie ont échangé sur le futur de l’industrie et sur les voies à suivre vers la digitalisation complète du secteur. La politique européenne avec en point de mire les élections parlementaire de mai prochain était également au programme.

En confiance

Les conditions du marché demeurent positives en Europe. Pour la deuxième édition consécutive, le congrès de la CECE s’est déroulé dans un environnement économique positif. Après avoir été en plein essor avec une augmentation de 15% en 2017, les ventes de matériel de construction en 2018 ont continué de croître dans toute l’Europe et de rester sur la bonne voie pour une augmentation d’environ 8% à la fin de 2018.

Ceci est bien représenté par l’indice du climat des affaires de la CECE – une mesure mensuelle de la confiance des entreprises du secteur – qui, malgré une légère tendance au refroidissement, demeure à des niveaux extrêmement élevés, attestant l’optimisme global de l’industrie. Cette tendance est confirmée par les bonnes conditions dans les principaux marchés européens en termes d’investissements publics et privés de construction. En outre, les attentes en matière de croissance viennent du génie civil et des infrastructures, poussées vers le haut par certains projets phares, tels que le «Grand Paris» en France et le «SH» au Royaume-Uni.

La situation du marché dans le pays hôte du Congrès, l’Italie, montre également des signes très positifs, avec une augmentation de 25% des ventes au premier semestre de 2018 et une production globale de 2,6 milliards d’euros en 2017.

Cet environnement positif a permis aux délégués de la CECE de discuter avec un optimisme substantiel des défis qui se posent tel le climat politique global, les développements technologiques majeurs ou l’évolution des réglementations au niveau européen.

En termes de technologie, le principal moteur de la transformation de l’industrie est la digitalisation. Dans l’esprit du titre du Congrès, le thème a été abordé dans une approche à large échelle en impliquant des représentants des communautés d’utilisateurs de machines et des clients finaux dans le programme de la Conférence. En outre, le résultat d’un long projet de 8 mois dans la transformation numérique de l’industrie de la construction a été présenté pour la première fois au Congrès.

« valoriser les données »

Sur le numérique, le Président du CECE, Enrico Prandini, a déclaré: «Cette étude est une autre étape importante de l’investissement de la CECE dans la numérisation de notre industrie. Au cours des 8 derniers mois, une équipe spécialisée de consultants, soutenue par un petit groupe comprenant des entrepreneurs et des sociétés de location, a analysé comment faciliter l’adoption de machines de construction numériques afin de récolter les bénéfices des données sur la productivité, la sécurité et la durabilité, nos trois défis majeurs. S’il y a un enseignement à retenir, à mon avis, c’est celui du besoin de changer les modèles d’affaires pour réellement valoriser les données.

Bruxelles se prépare à un changement institutionnel profond avec les élections de mai 2019. Dans cette optique, le CECE a émis un manifeste. Le Président du CECE a déclaré: «Notre industrie fait partie intégrante de la chaîne de valeur du secteur de la construction, un secteur employant plus de 18 millions personnes, générant 9% du PIB de l’UE et responsable de la construction des lieux où vivent et travaillent les européens. Nous croyons que cette importance est souvent négligée par les politiciens et les législateurs et nous voulons que cela change ! C’est pourquoi, nous demandons à tous les candidats et futurs députés élus du Parlement européen de soutenir un mandat de coalition majoritaire à la Commission européenne seulement si l’industrie y est classée dans le top 5 des priorités de son programme politique.

L’Europe a besoin d’une vision à long terme et d’une véritable stratégie de politique industrielle. L’industrie européenne continue d’innover et se transforme grâce aux technologies numériques, mais les tensions globales et la concurrence féroce risquent à long terme de limiter la compétitivité de la fabrication au sein de l’Union Européenne.

Rapport annuel CECE*Travaux routiers

Les ventes d’équipements liés aux travaux routiers ont augmenté de 9% en Europe en 2017. Les machines de terrassement ont connu un succès identique ramenant ces deux segments à leur plus haut niveau depuis la crise économique.

Les engins dédiés à la construction de routes demeurent le segment qui a opéré la plus grande progression durant cette période post-crise. Pris individuellement, les différents pays n’affichent pas tous les mêmes tendances. L’Allemagne, le marché le plus important, enregistre une légère baisse (-3%) en 2017 suite à un niveau record enregistré en 2016. La France (2ème place) et le Royaume Uni (3ème) ont connu une belle croissance (respectivement 17% et 11%). La forte progression des marchés nordiques a continué en 2017 dans le secteur des travaux routiers où les ventes sont en augmentation de 18%. L’Autriche et la Suisse (+10%) et le Benelux (+3%) assistent également à une forte évolution dans les demandes. Dans les pays du Sud de l’Europe, le marché a enregistré un redressement spectaculaire (+19%). Cette disparité Nord-Sud est toutefois moins évidente dans les secteurs des travaux de terrassement. En Europe centrale et de l’Est, le marché progresse positivement (+15%). Le plus haut niveau de cette évolution positive est détenu par le marché russe en ce qui concerne les équipements des travaux routiers (+32%).

L’équipement de compactage léger est le segment qui présente les meilleures perspectives en terme de volume. Sa croissance a été de 8% en 2017, malgré une baisse des ventes des rouleaux vibrants autoportés à commande manuelle. Ce segment comprend les plaques vibrantes vendues à la pièce. La performance dans les engins plus lourds a été encore meilleure avec une expansion de 11%.

*Le rapport complet est disponible sur le site du Comité www.cece.eu

 

Rapport annuel CECE*Technologie du béton

Les ventes de produits et d’équipement de la technologie du béton ont connu une croissance de 11% en 2017. Fortement lié au marché du logement, ce secteur affiche certaines incertitudes. Les ventes de camions malaxeurs ont augmenté de 11%, alors que les petits équipements étaient à peine en progression, voire en stagnation. Les ventes de centrales à béton n’ont pas été aussi bonnes qu’en 2016. Les deux marchés les plus importants pour ce segment, l’Allemagne et la France, sont aujourd’hui au même niveau de vente alors que la France enregistre une progression de 11% et l’Allemagne un léger fléchissement (-1%).

*Le rapport complet est disponible sur le site du Comité www.cece.eu