Le Lumen. Un nouveau bâtiment à vocation mixte trône désormais à l’emplacement de l’ancien cinéma Lumen, à la frontière entre Crissier et Renens. Un café- restaurant, un hôtel, un espace co-living et des surfaces commerciales offrent un nouveau visage au lieu sans pour autant renier son esprit.

Premier cinéma de l’Ouest lausannois construit en 1947, le Lumen est très prisé dans les années 60 et 70, notamment pour sa programmation de films en langue italienne, chère à la grande communauté installée à Renens et dans les communes voisines à cette époque.

Le dernier film y est projeté en 1977, pourtant sa marquise arrondie et son enseigne au néon délicieusement rétro continueront à marquer le lieu et les esprits pendant des décennies. Après plusieurs années d’abandon, le propriétaire actuel rachète le bâtiment pour y installer les locaux de sa société spécialisée dans l’intégration technique audio, vidéo et domotique. Les années passent et la nécessité d’un assainissement et d’une mise aux normes, conjuguée au nouvel élan du secteur font naître le projet d’un nouveau bâtiment.

À l’image du melting-pot ouest lausannois, l’édifice fuit les définitions rigides. Au programme, un café-restaurant, des surfaces d’activité, des bureaux, des logements et un hôtel de 28 chambres enrichies d’espaces de co-living dont la gestion est assurée par la société Homenhancement SA. Autant de lieux de rencontre, de travail ou de détente en ligne avec l’air du temps. L’idée est celle d’une grande maison familiale dans laquelle les activités se mélangent et les échanges informels sont la norme.

« UNE GRANDE MAISON FAMILIALE »

Situé à l’angle de la Rue de Lausanne/Rue du Jura et de la Rue des Alpes, le bâtiment bénéficie d’une grande visibilité. Le carrefour est un nœud important de la mobilité. La gare de Renens et le futur tram sont à deux pas, les bus sont au pied de l’immeuble, la liaison vers l’autoroute est directe et tous les services sont accessibles à pied.

Le projet du Lumen s’inscrit dans le gabarit des bâtiments voisins. Quatre étages et un attique épousent le plan longiligne de la parcelle. En tête, l’arrondi est un clin d’œil réussi à l’ancien cinéma. Un interstice permet de détacher la façade principale, tout en dessinant une entrée abritée. La grande façade vitrée offre une belle luminosité au restaurant. La transparence se glisse sous une maille métallique pour protéger les étages supérieurs de la surchauffe sans les priver, ni de la lumière naturelle ni de la vue vers l’extérieur.

La façade latérale est, quant à elle, habillée de tôles d’aluminium anodisé. Le matériau, durable et facile à entretenir, donne un éclat unique à la façade. Le jeu tridimensionnel des caissons lui confère un rythme original.

Le chantier appelle à une logistique précise. Le site est urbain, les espaces de stockage ou d’installation sont réduits. De plus, le bâtiment mitoyen est lui aussi en transformation.

NE RIEN CACHER

La luminosité, la transparence et une certaine perméabilité sont les maîtres-mots de la conception. A l’intérieur, les matériaux sont bruts, les techniques apparentes.

Le béton exprime toute sa matérialité, les lignes de coffrage sont visibles, tel un hommage aux mains qui ont façonné murs et dalles. Les espaces sont fluides, la circulation aisée. La cage d’escalier est totalement vitrée et plusieurs accès mènent au cœur du bâtiment. Une dalle en verre offre un apport en lumière naturelle à la cuisine située au premier sous-sol et permet aux clients de passage d’entrevoir le travail des cuisiniers.

Cette déclaration d’intention se veut également très pragmatique: chaque élément est facilement accessible et visitable, facilitant l’entretien à tout moment.

La domotique est très présente dans le bâtiment sans jamais être ostentatoire. La technique est au service du projet et de ses utilisateurs. Spécialiste en la matière, le Maître d’ouvrage a mis tout son savoir-faire dans le projet afin d’automatiser et optimiser tout ce qui peut l’être. Le système permet de garder la main sur tous les équipements consommateurs d’énergie. L’automatisation évite de chauffer des locaux lorsqu’ils ne sont pas occupés, permet de couper automatiquement des chargeurs de smartphone qui resteraient inutilement branchés toute la nuit, d’allumer la machine à café du restaurant quelques minutes avant l’ouverture, bref d’avoir le contrôle sur tout éventuel gaspillage. La consommation de chaque pièce est monitorée et chaque équipement peut être géré depuis le smartphone de l’administrateur.

Une pompe à chaleur air-air, une chaudière d’appoint et des panneaux photovoltaïques alimentent le bâtiment. A l’arrière, un monte-charge permet aux voitures de rejoindre les quelques places situées au sous-sol.

Le restaurant a ouvert officiellement ses portes le 16 août dernier, alors que les clients et locataires prennent progressivement possession des lieux et que quelques finitions sont encore en cours.

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