Infra2024 – Besoin de main-d’œuvre qualifiée, révision du droit des marchés publics, économie mondiale en crise, numérisation et réchauffement climatique : l’environnement de la construction d’infrastructures en Suisse est fortement sollicité. Tous ces thèmes ont été abordés le 20 mars dernier lors de la Journée Infra.
Infra2024 – En tant qu’artères vitales de l’économie suisse et de notre société, les voies de communication sont un élément central pour la prospérité de notre pays. Les besoins en matière de mobilité et de durabilité ont augmenté au cours des dernières années. Parallèlement, la construction d’infrastructures nécessite de toute urgence une relève et des cadres bien formés, et ce, au sein de toute la chaîne de création de valeur. La planification, les maîtres d’ouvrage publics et les entreprises exécutantes sont désormais tous mis à contribution. Sont-ils peut-être eux aussi dépassés ?
En introduction, Christian Wasserfallen, Conseiller national et président d’Infra Suisse, a notamment abordé la problèmatique de la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée. Selon la dernière étude publiée par Adecco et l’Université de Zurich, celle-ci a atteint un nouveau record en 2023. Le top 5 des professions souffrant de pénurie de main-d’œuvre sont celles de la santé, les développeurs et analystes de logiciels et d’applications informatiques, les ingénieurs, les conducteurs de travaux, contremaîtres et responsables de production ainsi que les polymécaniciens de production et de machines. Dans le secteur de la construction, cette pénurie peut avoir de graves conséquences non seulement sur la performance de l’entreprise, mais surtout sur la santé des collaborateurs, la qualité de la production et la sécurité.
« PÉNURIE CHRONIQUE DE MAIN-D’ŒUVRE QUALIFIÉE »
L’invité spécial de la journée était Mike Kurt, participant aux Jeux Olympiques et entrepreneur, champion du monde et d’Europe de kayak, conseiller, investisseur et entrepreneur. Il est revenu avec passion sur son parcours et sur son rêve de petit garçon de devenir champion olympique. Malgré trois participations aux Jeux Olympiques (Athènes 2004, Beijing 2008 et Londres 2012) et un ranking de n° 2 mondial, le Soleurois n’a jamais atteint cet objectif. « Si tu veux gagner, tu dois être prêt à perdre», a-t-il dit. Il a également dressé des parallèles avec l’entrepreneuriat. En sport, tout comme dans les affaires, la performance de haut niveau impose une prise de responsabilité et de l’initiative personnelles. Celui qui attribue systématiquement la faute de son échec à des facteurs extérieurs (le matériel, le climat, les infrastructures disponibles, etc.) ou qui ne prend pas d’initiative personnelle n’aura pas de succès.
AUSSI LENTEMENT QUE NÉCESSAIRE
En sa qualité de directeur du programme «Léman 2030» des CFF, Charles-André Philipona figurait parmi les intervenants les plus attendus. Il a exposé la stratégie des CFF pour les prochaines années. Plutôt que de fermer des tronçons entiers pendant une longue durée pour réaliser de grands travaux selon la pratique allemande, les CFF choisissent de réaliser les travaux sous exploitation. Ce choix impose, dans les prochaines années, de réduire légèrement la performance du réseau. Des cadences moins fréquentes laissent un peu d’air à l’organisation du trafic et des travaux, tout en garantissant la ponctualité des trains. Le réseau vit de grandes étapes d’amélioration et d’entretien perpétuel. Il y aura toujours des chantiers. (Infra2024)
Deuxième invité spécial, Michael Freudweiler, commandant suppléant SWISSINT au sein de l’armée suisse, a expliqué les missions et défis liés à la tâche de la promotion de la paix. Les questions de recrutement, de gestion des hommes et des équipes ainsi que de turn-over ont résonné parmi les chefs d’entreprise présents.
Les mots de conclusion d’Adrian Dinkelmann, Directeur d’Infra Suisse, portaient sur les sources de stress qui provoquent le sentiment d’être dépassés. L’impossibilité d’influencer les choses, une mauvaise appréhension des risques, le manque de ressources et les incompréhensions entre les différents intervenants sont les plus courants. Il s’est voulu confiant et volontaire «Il ne suffit pas d’être fiers du passé, il faut regarder vers l’avant », a-t-il conclu.
Lors de la table ronde, Sven Amiet, coordinateur BIM, initiateur du podcast «Conversation Constructive», Stefano Coraducci, chef de la filiale Estavayer-le-Lac d’OFROU, Luc Giroud, directeur d’exploitation du groupe Grisoni et Charles-André Philipona, directeur du programme «Léman 2030» des CFF ont notamment abordé les thèmes de la relève et l’importance de la communication afin de mieux faire connaître les passionnantes professions de la construction. (Infra2024)
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