Forest of humans – Plantez plus d’arbres en ville n’a que des avantages! En plus de réduire les îlots de chaleur, les arbres ont un effet bénéfique sur la santé mentale. Avons-nous assez d’arbres dans les villes de Suisse? Le rapport « Statistiques des villes suisses 2022 », publié par l’Union des villes suisses en collaboration avec l’Office fédéral de la statistique OFS indique que la surface totale des villes suisses comprend plus de forêts et d’aires agricoles que de surfaces urbanisées. Cela tient surtout à une définition assez généreuse de ce qu’est une ville. Les grandes villes ont encore des progrès à faire. Les propositions de Stefano Boeri rencontrent une large adhésion.

Depuis la construction du «Bosco Verticale » à Milan, Stefano Boeri est devenu l’un des architectes les plus connus au monde. Constatant l’impact prépondérant exercé par les villes sur le climat (elles n’occupent que 3% des terres émergées mais consomment 70% de l’énergie et produisent 75% du carbone rejeté dans l’atmosphère), il propose que les villes contribuent elles-mêmes à combattre l’inexorable. Urbaniste, chercheur, professeur et éditeur, il mène une réflexion sur la ville qui fait aujourd’hui référence.

Forest of humans – Ses bâtiments arborisés sont de véritables machines à absorber le carbone. A Milan, c’est un écosystème concentré de 900 espèces végétales différentes et un total de 21 000 arbres et plantes qui a ainsi vu le jour. Il n’est plus question de décoration de balcon, mais d’une véritable forêt urbaine qui contribue à purifier l’air, à combattre les pics de chaleur et à créer un microclimat. Inauguré en 2014, le Bosco Verticale est devenu un symbole de la modernité urbaine. Pourtant, celles et ceux qui imaginaient voir nos villes verdir avec une multiplication de ce type de bâtiments doivent encore attendre. Même lorsque des plans sont établis et approuvés (voir le projet de tour à Chavannes-près-Renens), des questions financières, administratives ou politiques ralentissent parfois la mise en oeuvre. La vision est pourtant là et les projets de villes-forêts proposés par Boeri sont fascinants. Son aphorisme « Forest of humans, cities of trees » (Forêts d’êtres humains, villes d’arbres) synthétise à merveille le propos et nous fait rêver à une société épanouie et respectueuse de l’environnement.

PAS SI URBAINS

Si l’idée de construire des bâtiments couverts d’arbres et de créer ainsi des microclimats bienfaisants offre une lueur d’espoir aux mégapoles grises et polluées, les Statistiques des villes suisses nous offrent une vision réconfortante et nous fait dire, une fois de plus, que nous ne sommes pas si mal lotis.

Au cours de la période de relevé entre 2013 et 2018, la surface urbaine ne représente que 23,5% (près de 95000 ha) de la surface totale des 170 villes suisses étudiées. Les surfaces urbanisées comprennent non seulement les aires de bâtiments et les aires industrielles, mais aussi les surfaces utilisées pour les transports (routes ou voies ferrées), ainsi que les espaces verts et lieux de détente tels que les parcs ou installations sportives. De manière surprenante, la majeure partie du sol des communes urbaines est recouverte de forêts (32,3%/130789 ha). Dans les territoires urbains, l’agriculture occupe également plus de surface (30,9 %/124 856 ha) que les lotissements. Les surfaces improductives constituent la plus petite part des quatre principales catégories d’utilisation du sol (13,3 %/53 948 ha).

De 1985 à 2018, la proportion des surfaces urbanisées est passée de 19,4 à 23,5%, celle des surfaces agricoles a diminué en conséquence de 35,5 à 30,9 %. (forest)

« 32 % DU SOL DES COMMUNES URBAINES SONT RECOUVERTS DE FORÊTS »

Les «Statistiques des villes suisses» portent sur 170 villes et communes urbaines. En font partie les 162 villes selon la définition de l’OFS, ainsi que huit autres membres de l’Union des villes suisses. Une part importante est donc constituée de villes qui présentent parfois une faible densité de population, comme Köniz, Payerne ou Zermatt. Dans les six plus grandes villes de Suisse qui comptent plus de 100000 habitants, la situation est différente: la surface urbanisée occupe plus de la moitié du sol (54,2 %), tandis que les forêts (29,6 %) et les terres agricoles (14,3 %) représentent une part nettement plus faible que dans le calcul global. Les surfaces improductives ne sont que marginales dans les villes de Bâle, Berne, Genève, Lausanne, Winterthur et Zurich (moins de 2 % au total).

FORTE CROISSANCE DES AIRES D’HABITATION

En considérant l’ensemble de la surface urbanisée des villes (94992 ha), on constate que la plus grande partie est utilisée pour les aires de bâtiments (47 986 ha). Sur ce total, 35 000 ha sont occupés par des aires d’habitation. Entre 1985 et 2018, celles-ci ont fortement augmenté de près de 10000 hectares. Les surfaces destinées aux transports et, de manière nettement plus marquée, celles réservées aux espaces verts et de loisirs ont également augmenté. En revanche, les surfaces industrielles ont diminué de 26% dans les villes de plus de 100000 habitants, bien que l’ampleur de cette baisse varie fortement d’une ville à l’autre.

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