Malgré l’évolution des plans de formation et la publication de nouvelles ordonnances, encore trop de formateurs en entreprise se basent sur des connaissances empiriques pour l’encadrement des apprentis. La formation continue des formateurs est essentielle pour rester à jour.
Formateurs, restez à jour! _ La formation duale suisse est souvent citée en exemple. Les récentes évolutions du système renforcent encore l’attractivité de la voie de l’apprentissage. À la fin de l’école obligatoire, les jeunes ne doivent plus choisir entre étudier ou travailler. Aujourd’hui, les options prises à l’âge de 15 ans n’empêchent pas de se lancer plus tard dans une autre voie. De plus en plus de jeunes optent pour la voie classique: maturité-études-travail. Alors qu’une minorité choisit la formation professionnelle : apprentissage-travail. Il y a encore quelques décennies, ces deux chemins ne se croisaient jamais. Depuis l’introduction des maturités professionnelles, les apprentis peuvent obtenir un titre quasi équivalent aux jeunes qui choisissent la voie des études. Toutefois, ceux qui terminent un apprentissage ne doivent pas forcément continuer à étudier. Ils peuvent se concentrer sur la profession apprise et se perfectionner dans des écoles spécialisées. Ces travailleurs sont donc plus qualifiés, ont de meilleures perspectives de carrière et un meilleur salaire. Cette perméabilité est très importante: tous les professionnels ont accès en tout temps à la formation continue, ce qui leur ouvre les portes des hautes écoles et des universités. Rien n’est a priori exclu.
« Les formateurs ont une grande responsabilité »
Contrairement à ce qui peut se passer dans d’autres pays, le tissu économique et les PME en Suisse se trouvent en première ligne pour dispenser la formation aux jeunes. Les entreprises sont parties prenantes du système et doivent répondre à certaines exigences pour pouvoir engager un apprenti.
Selon les derniers chiffres disponibles, près d’un quart des contrats d’apprentissage en Suisse se solde par une résiliation anticipée. À Genève, ce taux atteint même 38%: un record. Dans le secteur de la construction, les ruptures de contrats représentent 27,9% en moyenne nationale. Il est important de souligner ici qu’une interruption d’apprentissage n’est pas forcément une catastrophe. À 15 ou 16 ans, tout jeune devrait avoir le droit d’essayer et peut-être de se tromper. La réalité du terrain peut permettre à certains d’affiner leur choix et de se réorienter, ce qui est le cas pour la majorité des adolescents qui interrompent une première formation.
COMMENT FAIRE MIEUX ?
Toutefois, du côté des entreprises formatrices, ces épisodes questionnent. Comment mieux préparer et organiser le recrutement? Comment structurer l’accueil d’un nouvel apprenti? Et comment assurer le suivi adéquat? Faire simplement «comme on a toujours fait», ou adopter des manières «à la dure» parce qu’on les a vécues soi-même n’est pas une démarche acceptable. L’objectif ultime est d’offrir aux jeunes la possibilité de découvrir un métier, de les accompagner jusqu’à ce qu’ils puissent peu à peu s’y identifier et y trouver leur épanouissement professionnel. Ils deviendront des professionnels autonomes et qualifiés, des ressources précieuses au sein des sociétés et des ambassadeurs de la profession. Décider de former un apprenti est bien sûr un acte de responsabilité sociale et dépasse le strict calcul de rendement de sa propre entreprise. Il s’agit ici de participer à la formation d’une relève de qualité et de contribuer à la réussite économique et sociale de tout le pays.
Les formateurs ont donc une grande responsabilité et méritent de recevoir un soutien. La Fédération vaudoise des entrepreneurs propose p. ex. une formation en deux modules, adressée spécifiquement aux formateurs en entreprise. Elle permet de développer l’expertise dans le suivi des apprentis par une actualisation des compétences propres au formateur. L’objectif est de s’assurer que les formateurs restent à jour avec les dernières techniques et méthodes de travail, ainsi que de les aider à devenir des experts en matière d’encadrement des apprentis et de transmission du savoir-faire et du savoir-être. L’attention est également portée sur l’amélioration de la communication, notamment par l’apprentissage de méthodes d’écoute active.
Au-delà du rôle de formateur, tout professionnel se doit de rester à jour avec les avancées de son métier. Dans chaque canton, les fédérations professionnelles proposent un large choix de formations continues afin d’aider les personnes déjà qualifiées à développer leurs compétences ou à en acquérir de nouvelles.
Techniques et matériaux de construction, sécurité sur les chantiers, management, ressources humaines ou marketing : l’offre variée de cours s’adresse aussi bien aux chefs d’entreprises qu’aux travailleurs d’exploitation ou au personnel administratif.
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