Un comité formé par plusieurs partis de gauche a annoncé le lancement d’une initiative pour la gratuité des transports publics dans le canton de Vaud. L’idée avait déjà été débattue au Grand Conseil vaudois il y a un an mais avait été rejetée par une large majorité. Il s’est passé bien des choses depuis et le comité estime que le moment est venu de prendre une décision audacieuse tant écologique que sociale. Aujourd’hui, les ménages suisses consacrent près de 8 % de leur budget aux transports publics. Bus, métros et trains gratuits préserveraient donc leur pouvoir d’achat, tout en accélérant la transition écologique. La mesure est évaluée à quelque 350 millions de francs par an pour le canton de Vaud, soit 3 % du budget. La mesure souhaite offrir une alternative à la voiture qui ne soit pas punitive et constitue une réelle incitation à emprunter les transports en commun, ce qui n’est pas le cas du prix élevé des parkings ou des zones à circulation réduite.

Des textes similaires ont abouti à Neuchâtel et à Fribourg, où des votations devraient avoir lieu. Une pétition cantonale a aussi été déposée à Genève. Une trentaine de villes françaises ont déjà passé le pas. Parmi elles, Montpellier et Dunkerque dont les popu- lations peuvent être comparées à celles de Genève et Lausanne. La fréquentation a explosé et un léger fléchissement des achats de nouvelles voitures a été enregistré. Les villes dans lesquelles la mesure est un succès durable sont celles qui ne renoncent pas à une amélioration perpétuelle de l’offre. Certaines analyses estiment que la gratuité est viable là où la part des ventes de billets s’établit entre 10 % et 20 % du total des recettes. Paris, où ce seuil est largement dépassé, étudie pourtant la question avec insistance.

Pendant ce temps, Uber vient d’investir 75 millions de dollars dans la start-up Joby Aviation à laquelle le groupe cède les activités d’Uber Elevate, la branche dédiée au développement d’un service de taxi aérien. Uber et Joby sont déjà liés par un financement initial de 50 millions de dollars survenu en 2019. Ces investissements montrent que la mobilité aérienne a un réel potentiel de développement. Joby a d’ailleurs déjà levé plus de 820 millions de dollars et compte parmi ses principaux investisseurs Intel et Toyota.

Uber a déjà vendu son unité voiture autonome, ATG, à la start-up Aurora et son unité de micromobilité Jump à Lime. Dans ces deux cas et à l’instar de Joby, Uber procède de la même façon, la vente d’une branche s’accompagne d’un investissement, de prise de parts dans la start-up qui la récupère. C’est donc un énorme bouillon qui agite les questions de mobilité. Qu’il s’agisse de transports en commun, de covoiturage, de véhicules autonomes, de logistique, de micromobilité ou de taxis aériens, les modèles que nous avons connus ces dernières décennies sont en passe de disparaître.