0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21 – Leonardo Fibonacci est né à Pise en 1170. Son père Guglielmo, marchand et notaire public des douanes pour le compte de la République maritime, l’emmène à Béjaïa, dans l’actuelle Algérie. C’est là qu’il grandit et que se fait son éducation. Il y étudie les travaux algébriques des Persans Al-Khwarizmi et Al-Karaji, ainsi que de l’Égyptien Abu Kamil. Plus tard, il voyage sur tout le pourtour de la Méditerranée pour le compte de son père et rencontre les plus grands mathématiciens de son époque. Il s’attribuait quelque fois le surnom de « Bigollus », qui viendrait du toscan bighellone, à savoir celui qui traîne ici et là, un flâneur qui perd son temps. Aux yeux d’un commerçant, celui qui flâne de bibliothèque en bibliothèque, au lieu de s’activer pour conclure des affaires, est un bon à rien (autre sens de Bigollus). C’est pourtant grâce à ses voyages pour explorer des connaissances diverses et approfondies que Fibonacci devient l’un des mathématiciens les plus importants de l’histoire.

Passé à la postérité, il est aujourd’hui connu pour avoir introduit les chiffres arabes en Europe et pour la suite qui porte son nom. La suite de Fibonacci est une séquence de nombres entiers dans laquelle chaque nombre est la somme des deux nombres qui le précèdent. Ces chiffres se retrouvent partout dans la nature, les exemples les plus connus sont la coquille d’ammonite et les spirales de tournesols. Mais ce n’est pas tout. Prenez n’importe quel nombre de la suite de Fibonacci et divisez-le par celui qui le précède, et vous obtiendrez un résultat proche de 1,618, une valeur que l’on appelle le nombre d’or. Ces chiffres et ces proportions divines sont à la base de l’harmonie présente dans la nature.

Fibonacci

Enseignées dans les écoles et chéries par certains, ces notions semblent souvent être bafouées par ceux qui oublient de flâner. Valorisation foncière et ambitions immobilières démesurées font trop souvent l’impasse sur le besoin fondamental d’harmonie.

Les architectes Frank Lloyd Wright, Antoni Gaudí, Alvar Aalto ou Le Corbusier s’inscrivent justement dans un mouvement de recherche, une démarche qui vise l’excellence de l’œuvre et non la gloire personnelle ou le profit. Le nombre d’or est omniprésent dans leurs travaux.

Guggenheim Museum fibonacci

Au cours des derniers mois, plusieurs quotidiens prestigieux tels que Le Monde et la NZZ ont publié des articles dénonçant l’enlaidissement de notre pays dû, selon les auteurs, au boom de la construction. « Les nouveaux projets de construction gagnent en hauteur, mais perdent en originalité. Ils sont laids, voire désastreux », dit l’un d’eux. Un autre renchérit : «Bien sûr, la Suisse reste un très beau pays de verts pâturages, avec quelques villes aux ruelles pavées, mais celui-ci devient aussi très laid là où habitent les gens. Nous avons recensé d’innombrables péchés de construction, des gifles visuelles, une bouillie de bâtiments sans idées et sans âme, la médiocrité coulée dans le béton. » Ce jugement catégorique trouve écho chez nombre de professionnels. Ils dénoncent la frilosité des maîtres d’ouvrage qui pousse à l’uniformité, le manque de force de proposition de certains architectes, les carcans réglementaires et les exigences mal maîtrisées de la durabilité.

Flânez et observez. Quelle partie de votre quartier ou de votre ville vous inspire un sentiment d’harmonie ?

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