COP26/G20 theCloud Rome

COP26/G20_Nuages et arbres_Ouvert au public en 2016, le nouveau centre de congrès de Rome, baptisé « the Cloud », a été présenté comme étant le plus grand bâtiment construit depuis plus de cinquante ans dans cee ville. Conçu par l’archistar Massimiliano Fuksas, Romain mal-aimé dans sa cité et plébiscité dans le reste de l’Italie et du monde, le bâtiment est passé par mille vicissitudes avant de voir le jour. Moqueries lors du concours, soupçons de corruption sur la société de droit public faisant office de maître d’ouvrage, blocage des fonds destinés à la construction, action de sauvetage et enfin, mise sous tutelle du projet, intervention d’un commissaire anticorruption milanais appelé en renfort, réévaluation des adjudications et nouvelle attribution du mandat de construction. Bref, l’Italie enlisée dans ses éternelles malversations avec la crainte, bien réelle, que le projet reste inachevé. Mais, ô miracle, dès que les travaux débutent tout s’enchaîne à la perfection. Le chantier se termine dans les temps et à un coût inférieur à celui estimé (239 au lieu de 276 mio d’euros). (COP26/G20)

Un complexe de quelque 55000 m2 de surface voit le jour avec, en pièce maîtresse, un auditorium de 1850 places suspendu dans un nuage semi-transparent abrité dans un écrin vitré spectaculaire. Les espaces, modulaires à souhait, répondent aux exigences d’un centre de congrès digne d’une capitale européenne. Un hôtel complète le programme. Lorsqu’on lui demande si l’on aurait pu construire un tel centre différemment et à moindre coût, Fuksas répond : « Oui, mais cela n’aurait pas été la même chose. Le pouvoir de l’architecture est de modi- fier l’espace, de changer les humeurs et les rythmes de vie des êtres humains, si possible en les améliorant. » (COP26/G20)

L’architecture de Fuksas a-t-elle influencé l’humeur des chefs d’État qui s’y sont réunis les 30 et 31 octobre derniers lors du sommet du G20 ou est-ce peut-être la magie de la Ville Eternelle, on ne saura jamais. Quoi qu’il en soit, en prémices de bon augure pour la COP26 de Glasgow (COP26/G20), c’est dans les volutes du Cloud que les dirigeants des dix-neuf nations les plus développées, de l’Union européenne et des divers autres pays invités, se sont engagés à planter mille milliards d’arbres d’ici 2030. Ils apportent ainsi un soutien décisif à l’initiative « one trillion trees » lancée lors du forum économique de Davos en 2020. Selon une étude de l’École polytechnique de Zurich, sans l’action de l’homme et la déforestation massive des dernières décennies, il y aurait sur terre près de six-mille milliards d’arbres. Aujourd’hui, il n’en reste que la moitié. Mille milliards supplémentaires permeraient de capturer le carbone déjà émis. Ce n’est certes pas une solution définitive au dérèglement climatique mais une contribution très significative, globalement peu coûteuse et relativement aisée à réaliser. Elle demande néanmoins un réel engagement, l’intention étant de se concentrer sur la quantité, tout en ciblant les écosystèmes les plus dégradés de la planète.

Une forêt mondiale née dans un nuage au cœur de la Ville Éternelle, l’image est assez belle. Grands absents, Russes et Chinois restent insensibles à la cause. «Les nuages passent, la pluie reste » (proverbe chinois).

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