Burn out – Selon plusieurs études, 99 % des distractions sur le lieu de travail sont dues à des interruptions. Leurs sources sont diverses et dépendent du type d’activité et du cadre. Dans le cas classique d’un travail de bureau, les interruptions seraient principalement dues aux collègues, au bruit, à des notifications de smartphone et à la réception de courriels.
N’en déplaise aux prophètes du multitasking, le cerveau ne peut, paraît-il, traiter qu’un nombre limité d’actions, et réellement n’accomplir qu’une tâche complexe à la fois. Son élasticité nous permet néanmoins de passer rapidement d’une tâche à l’autre très rapidement ou de jongler avec un grand nombre d’informations différentes sans perdre le fil. L’agilité de notre cerveau est sans pareil !
Le multitasking est toutefois une compétence très appréciée par les employeurs, qui la considèrent comme précieuse dans le monde du travail moderne au rythme effréné, en particulier lorsqu’on occupe des fonctions de gestion ou de direction. Reste que le stress, la multiplication des tâches, la pression des délais et de la qualité, la fatigue et nombre d’autres facteurs peuvent vite entraîner une surcharge et, dans les cas graves, un burn-out.
« enracinés dans des valeurs de compétition, de force, de puissance et d’affirmation de soi »
Dans le monde de la construction, où les métiers spécialisés sont principalement occupés par des hommes, l’identité professionnelle est enracinée dans des valeurs de compétition, de force, de puissance et d’affirmation de soi. En plus de sources de stress communes, la crainte de perdre les valeurs précitées ou d’une perte de compétence, accompagnée d’une éventuelle baisse de l’estime de soi, peuvent engendrer de la détresse psychologique.
Les associations professionnelles ainsi que les Hautes écoles abordent progressivement les questions liées au burn-out dans leurs séminaires et la notion de management bienveillant fait son apparition. La prévention du burn-out ne peut pas se faire sans un engagement fort de la part des dirigeants et de l’entreprise. Le leadership positif, qui valorise la culture du bien-être et la résilience des collaborateurs, peut jouer un rôle essentiel dans cette prévention. Quelques éléments clés de ce type de management sont l’établissement d’un dialogue ouvert et respectueux avec les équipes, l’absence de jugement, ou de reproches non argumentés et non fondés, la valorisation de l’individualité de chaque collaborateur, la création d’un espace de travail sain et flexible, l’aptitude à faire preuve d’attention et de compréhension ainsi que la mise en place de mesures de soutien en cas de stress ou de surmenage.
Comment ? C’est un peu trop demander ? Le chantier, ce n’est pas la garderie ? Alors que toute la branche de la construction peine à trouver du personnel, qualifié ou non, et que seuls quelques jeunes optent pour une carrière professionnelle dans les métiers du bâtiment, il est grand temps de faire évoluer les mentalités.
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