Les effets du changement climatique varient d’une région à l’autre. En Suisse, on constate une augmentation des journées chaudes et une multiplication d’événements intenses (pluies, vents, orages, grêles) qui causent de nombreux dommages. La température du sol et des eaux, ainsi que certains cycles naturels sont impactés. Les vagues de froid et l’enneigement ont diminué, alors que la fonte des glaciers s’accélère. Les périodes de sécheresse affectent négativement l’agriculture, tandis que les fortes précipitations provoquent des glissements de terrain et l’érosion des sols, endommageant gravement les infrastructures.

La hausse des températures a également des répercussions sur la santé : émergence de maladies tropicales, hausse des affections cardiovasculaires, respiratoires et des allergies. En résumé, le climat devient plus extrême, compliquant nos conditions de vie et celles de nombreuses espèces animales et végétales qui migrent ou disparaissent.

Alors que l’atmosphère terrestre s’est déjà globalement réchauffée de +1 °C, les observations de ces dernières années montrent qu’en Suisse, le réchauffement est plus rapide (+1,8 °C) ; Genève pourrait même être la ville où cette augmentation serait la plus marquée (+2,5 °C).

Malgré le scepticisme dénoté parfois ici et là, il est établi que l’action humaine a une grande part de responsabilité dans ces changements et qu’il est encore possible d’agir pour ralentir ces phénomènes.

« 60 % des édifices devraient évoluer »

La construction et le secteur du bâtiment en général disposent d’une force d’action non négligeable. Les constructions neuves peuvent être conçues et érigées avec une grande attention à la provenance des matériaux, à l’efficience de leurs installations et à l’efficacité de leur enveloppe. Ces critères ne représentent cependant qu’une petite partie de la solution.

Au moins 75% du parc immobilier suisse a en effet été construit avant 1990. Il est détenu à plus de 50% par de grandes institutions, ce qui lui assure dans l’ensemble un bon niveau qualitatif. Le système d’étiquette énergétique pour les bâtiments présente un énorme potentiel d’amélioration : 60 % des édifices devraient évoluer pour améliorer leur classification. Pour atteindre les objectifs fixés par la Confédération, 4% du parc immobilier devrait être assaini chaque année ; actuellement, ce taux stagne à 1 %.

Le Canton de Genève a récemment voulu donner une forte impulsion à la rénovation. Le Grand Conseil a en effet approuvé la nouvelle loi sur l’énergie, votée par le parlement. Celle-ci reprend les éléments d’un accord signé entre quinze partenaires institutionnels, associatifs et privés: l’utilisation de l’IDC, outil de prédilection pour le calcul de la consommation énergétique des bâtiments, l’augmentation significative des financements publics et l’exclusion de certaines hausses de loyer en cas de subventions. Le calendrier de mise en œuvre, prévu par le Conseil d’Etat pour rénover les biens immobiliers, est maintenu. Seuls les villas et les petits bâtiments d’habitation bénéficient de trois ans supplémentaires pour se mettre aux normes. Fort d’une enveloppe de 500 millions de francs, cet accord majeur doit contribuer à réduire de 60% les émissions de gaz à effet de serre émises dans le canton.

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