Toute entreprise responsable a son système de sécurité (sécurité en entreprise). Mais afin qu’il soit vraiment efficace, il ne suffit pas de le coucher sur le papier. La sécurité doit être la priorité de la direction et se refléter dans les mesures, l’exemple et les instructions pour que le comportement sûr devienne un automatisme.
Alors que l’on parle de sécurité, beaucoup d’entreprises s’appuient sur la solution de branche éditée par la CFST et peuvent exhiber force classeurs et documentations. C’est une bonne base, mais ce n’est certainement pas suffisant pour garantir la sécurité des collaborateurs sur les chantiers. Selon la taille et l’activité de l’entreprise, il peut s’avérer nécessaire de faire appel à un spécialiste pour développer un système propre.
Quelle que soit la voie choisie, la partie théorique n’est rien si elle n’est pas appliquée dans la pratique. Dans ce sens, le rôle de la direction est essentiel. La sécurité se doit d’être au point 1 de chaque directive donnée aux équipes, de chaque PV ou communication d’entreprise. Le système sécurité devient la priorité de la politique d’entreprise et finalement, ou idéalement, l’automatisme d’une mentalité responsable. En matière de sécurité, tous les membres de l’organisation doivent travailler ensemble pour faire constamment progresser ce système au sein de l’entreprise et ainsi transformer des principes en mentalité. Le formulaire d’aide «Grille des tâches et des rôles dans l’entreprise» de Sécurité au Travail en Suisse fournit un aperçu complet des rôles et tâches des membres de l’organisation en matière de sécurité, ainsi que des cadres et les collaborateurs. Dans l’entreprise, chacun endosse souvent plusieurs casquettes et doit donc être à jour sur toutes les facettes de son rôle.
Pourtant, en matière de sécurité et en particulier de danger, la hiérarchie et les rôles officiels n’ont qu’une importance relative. Si chacun est formé, tous peuvent intervenir promptement ou suggérer une solution et résoudre une situation dangereuse. Il faut cependant toujours formaliser les choses et avoir l’aval de son supérieur, du chargé de sécurité et de la direction des travaux. En cas d’accident, les responsabilités peuvent rapidement devenir lourdes. Chacun doit savoir qui assume quelle responsabilité dans quel rôle et connaître les compétences en matière d’instructions afin que les collaborateurs puissent assumer leur responsabilité individuelle en étant soutenus par les cadres.
PAR DÉFAUT OU VOLONTAIRE ?
Le rôle de la Perco (Personne de contact pour la sécurité au travail) ou du préposé à la sécurité n’est pas des plus simples. Trop souvent, c’est un choix par défaut qui impose une charge supplémentaire et pas toujours bien maîtrisée à une personne déjà débordée au sein de l’entreprise. Encore une fois, l’implication de la direction est essentielle afin de choisir la ou les bonnes personnes pour ce rôle et de dégager suffisamment de temps et de moyens pour qu’elles puissent l’accomplir au mieux. Ces femmes et ces hommes méritent d’être pleinement soutenus au fil des mois et des années. Les connaissances acquises au cours des diverses formations requises, ainsi que le rôle de Perco ou de préposé à la sécurité deviennent ainsi source de valorisation personnelle et de promotion professionnelle. La sécurité en entreprise n’est pas un projet limité dans le temps, mais un processus constant.
Ainsi, une organisation clairement définie, de même que des collaborateurs formés et motivés sont une condition de base pour que le système de sécurité en entreprise devienne un automatisme. La hiérarchie assume la responsabilité globale de la mise en œuvre et se doit d’apporter son soutien constant et de donner l’exemple en tout temps afin de ne pas miner le travail des Perco. Dans ce sens, la communication interne est également essentielle. Les principes et règles de sécurité doivent être sans cesse répétés. Il ne s’agit pas d’une opinion mais d’un véritable commandement sacré afin que chacun rentre le soir chez lui en aussi bonne santé que lorsqu’il a débuté sa journée de travail. (www.chantiersmagazine.ch)