Le Pavillon de la Danse à GenèvePavillon de la Danse. L’Association pour la Danse Contemporaine (ADC) était à la recherche d’un lieu fixe pour déployer librement ses activités. Après divers projets et de longues années d’attente, la Ville de Genève offre aujourd’hui un pavillon spécialement dédié aux danseurs. Le bois s’adapte ici à la fonction, à la symbolique formelle et au caractère provisoire de la structure.

Un saut, un élan, un mouvement. La structure en bois qui donne corps au Pavillon de la danse contemporaine possède une force évocatrice qui ne laisse pas indifférent. Quatre-vingt-quatre fermes rythment le bâtiment, telle la superposition d’une image en rafale. Chaque ferme est différente; le profil s’élève, prend de l’ampleur puis se recompacte. C’est l’harmonie de ce rythme et de cette respiration qui donne son caractère au bâtiment et qui séduit le jury du concours international remporté en 2013 par le bureau lausannois ON-Architecture.

Si l’impact visuel est immédiat, il n’en est pas de même pour la matérialisation. Il s’agit d’abord de finaliser le choix du lieu. Bien que plus de sept ans se soient écoulés, la tâche est ardue et partiellement résolue à l’heure actuelle. En effet, le Pavillon prend assise sur la Place Charles-Sturm, à deux pas de l’Eglise russe, sur une surface définie officiellement comme espace vert. C’est pourquoi le Pavillon, qui bénéficie d’une dérogation et d’un droit d’implantation limité à 7 ans, est démontable.

Pourtant, les arts vivants – et dans le cas précis la danse par la voix de l’ADC – méritent de pouvoir accueillir leur public dans des lieux dignes de leur engagement. Le temps dira si le Pavillon recevra ici sa localisation définitive ou si son destin reste inscrit dans le mouvement. (Pavillon de la Danse)

Le Pavillon de la Danse à GenèveBOIS SUISSE

Le bâtiment de plan rectangulaire (50 x 20 m) est posé sur un simple radier. Les portiques préfabriqués en atelier sont des modules de 3 m de large (5 trames de 60 cm) divisés en trois parties (deux poteaux, une poutre) assemblées sur place à l’aide de grues télescopiques. Entièrement en bois suisse (mélèze pour les parties visibles, épicéa pour les parties supérieures habillées de ferblanterie), le bâtiment répond aux exigences du label Minergie (air pulsé, pompe à chaleur).

L’élément principal du programme est bien sûr la salle, un parallélépipède de 18 m de large, 25 m de long et d’une hauteur sous le faux-gril d’environ 9 m. Elle est conçue pour être aménagée au gré des besoins; les gra- dins (max. 230 places) peuvent être montés en de multiples typologies (frontal, bi-fron- tal, latéral, etc.). Les installations scéniques, telles que le gril et les passerelles, couvrent la totalité de la surface de la salle, permet- tant ainsi une flexibilité d’usage. Il en est de même pour le plancher de scène spécifique à la danse (type Arlequin, double lambourdage avec rebond) qui se développe sur les 400 m2 de sol disponibles. Afin d’assurer l’isolation acoustique et éviter toute nuisance au voisinage, la salle est désolidarisée de la structure, selon le principe de la boîte dans la boîte. La transmission des sons et des vibrations est ainsi coupée. Dans ce sens, chaque détail a son importance et les nécessités de suspensions imposent une réflexion supplémentaire (double structure, vide d’air, panneaux acoustiques micro-perforés, fixations acoustiques, etc.). La structure fait l’objet d’un traitement de pré-grisaillement qui permettra un vieillissement uniforme.

Le Pavillon de la Danse à GenèveA l’avant, l’accès principal s’ouvre sur un foyer animé par une installation lumineuse composée de LED suspendus. Un champ magnétique les amène à balancer doucement (The wind you never felt de Rudy Decelière). Un noyau intermédiaire abrite le bar, les sanitaires et un escalier qui mène à l’étage. Ici trouvent place une salle polyvalente et les bureaux de l’ADC pouvant accueillir une douzaine de collaborateurs. La régie s’installe à un niveau intermédiaire et s’ouvre sur toute la largeur de la salle. (Pavillon de la Danse)

A l’autre bout, à l’arrière de la salle, se trouve l’atelier des décors, les locaux techniques et, au-dessus, les loges pour les artistes.

Après la rénovation du Grand Théâtre et la prochaine ouverture de la nouvelle Comédie, les arts de la scène trouvent avec le Pavillon de la danse un nouvel espace d’expression et de rayonnement artistique national et inter- national. Le recours à une construction bois est ici idéal.