Et si la densification de nos villes passait par nos sous-sols? Le thème occupe de plus en plus d’architectes. Non seulement réseaux techniques, parkings ou galeries et stations de métro, les architectures en sous-sol accueillent de plus en plus souvent des centres commerciaux, des salles de sport, des musées et autres infrastructures inattendues. Les pays scandinaves – par la force de choses – ont une longueur d’avance en la matière.

Le froid, les routes verglacées, les chemins enneigés et glissants et leurs corollaire d’accidents. L’hiver a certes sa beauté et sa dimension poétique, mais aussi son lots de nuisances. Venues du nord, les architectures en sous-sol, à savoir la tendance grandissante à vouloir mieux et plus exploiter le potentiel du sous-sol trouve un nouvel écho grâce au avantages multiples qu’elle offre. Blottie ou protégée par le terrain naturel, une construction sera moins exposée aux températures, qu’elles soient très froides ou très chaudes d’ailleurs. Les économies énergétiques à la clé sont conséquentes. La raréfaction des surfaces disponibles est également un argument en faveur de l’exploration des sous-sols. A l’heure de la densification, ces nouveaux territoires offrent un potentiel énorme aux villes toujours en quête d’espaces.

La Finlande fait office de précurseur dans le domaine. Bien sûr, le climat rigide et la présence d’un voisin aussi menaçant que l’URSS du siècle passé – et de la Russie actuelle – poussent les finlandais à voir certaines infrastructure comme des abris. La ville d’Helsinki dispose d’un des sous-sols les plus exploités du monde: le rapport entre installations souterraines et construction en surface 3/100 au centre ville. Métros, parkings et galeries techniques constituent la part intuitive des ces millions de m2 enterrés, mais aussi, de manière plus inattendue, centres commerciaux, piscines ou églises. Ces architectures en sous-sol font partie de la normalité des conceptions finlandaises.

Grenier urbain et musée
A Paris, le projet d’immeuble inversé dans le quartier de la rue du Grenier Saint-Lazare fait beaucoup parler de lui et s’inscrit pleinement dans le concept d’architectures en sous-sol en introduisant une infrastructure d’un genre nouveau. Il s’agit ici de transformer un ancien parking en véritable grenier urbain de proximité, tout entier dédié à la logistique de quartier, au service de ses habitants et commerçants. L’Immeuble inversé a été désigné lauréat de l’appel à projets « Réinventer Paris – Les dessous de Paris » en 2019. Il développe une solution full-service de logistique urbaine entièrement tournée vers les besoins des commerçants et des habitants du quartier. Stocks secs, marchandises et biens personnels pourront être stockés sur le site tandis qu’un (micro) hub de cyclo-logistique permettra d’amener la marchandise chez son destinataire. Le projet ne génère donc pas de flux supplémentaires de camions, mais il fait d’un système de logistique urbaine professionnelle un service nouveau au quartier. De plus, le projet intégrera une conciergerie de quartier pour apporter toujours plus de services aux riverains.

Le projet Aerog’Art de Dominique Perrault est également un exemple intéressant d’architectures en sous-sol. Il prévoit de transformer l’ancienne gare des Invalides et s’étend sur quelques 18’000 m2 sous l’esplanade des Invalides pour créer un musée des enfants, un espace tremplin pour les jeunes créateurs ainsi qu’un vaste espace d’exposition dédié aux métiers d’art.
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